Valérie Caron nous explique l’intérêt de la préparation mentale dans le trail des pyramides.
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Valérie Caron nous explique l’intérêt de la préparation mentale dans le trail des pyramides.
Pour Lensois.com, juillet 2014
Devant l’incertitude d’un avenir soit en Ligue 1, soit en Ligue 2, les joueurs du RC Lens vivent une préparation d’avant-saison psychologiquement difficile. Pour savoir comment faire face à cette situation inhabituelle, nous sommes allés à la rencontre de Nathalie Crépin, préparatrice mentale et responsable du CROPS (Centre ressources en optimisation de la performance et en psychologie du sportif) de Wattignies.
Lensois.com : Nathalie Crépin, un contexte pesant tourne quotidiennement autour du groupe Sang et Or. Comment parfaire sa préparation sans connaître le futur proche du club ?
Je pense que la priorité est de rester concentré sur cette préparation justement, qu’elle serve à évoluer en Ligue 1 ou en Ligue 2. Il ne faut penser qu’à être prêt pour le coup d’envoi de la saison, même si je le sais, il y a une grande différence entre l’élite et l’antichambre du football français. Se concentrer sur le terrain reste primordial, il est donc nécessaire de faire abstraction du contexte très particulier. C’est d’autant plus compliqué que l’attente des supporters est grande.
Justement, faire abstraction de l’actualité artésienne devient quasiment impossible…
En effet, c’est très difficile d’occulter ce qu’il se passe en ce moment car Lens reste partout dans les médias. Tout le monde est dans l’attente de la décision, d’autant plus les joueurs. Encore une fois, il est important de rester concentré sur la préparation. Les leaders du groupe ont un rôle encore plus grand car ils doivent être une sorte de pilier.
« Travailler le mental, ça fait peur ! »
Dans cette situation plus qu’une autre, un préparateur mental est-il indispensable ?
Quelque soit la situation d’un club, son contexte, un préparateur mental doit être davantage qu’un pompier de service ! Son rôle n’est pas celui-là mais d’optimiser la préparation des sportifs. Il n’y a qu’en France où il existe si peu de préparateurs mentaux dans les clubs professionnels. En Espagne ou en Angleterre, il y en a pléthore. Dans l’Hexagone, on ne se pose pas la question sur le besoin, ou non, d’un préparateur physique. Alors que le mental…
Pour quelles raisons ?
Cela fait peur, tout simplement. Travailler sur le mental reste peu mesurable dans les représentations. Mais nous, nous connaissons le bénéfice. Le mental est quelque chose un peu obscure, peu quantifiable et cela fait peur à l’entraîneur car selon lui, il connaît toutes les ficelles donc il s’occupe de cela. D’autres sports comme le handball ou le rugby ont compris que c’était nécessaire. Un préparateur mental ne sert pas uniquement qu’en situation de crise, c’est un travail à effectuer sur le long terme. Actuellement au Racing, c’est presque indispensable d’avoir une préparation mentale.
« Amener les joueurs à se questionner »
Comment travailleriez-vous sur l’effectif lensois ?
Les joueurs ont besoin de parler de cette situation très complexe. Il faut les amener à en discuter, à savoir comment ils peuvent en vivre. L’objectif est de se servir de la situation pour rebondir. La dynamique de groupe, la cohésion, doit en être renforcée et notre travail est de fédérer le groupe. Il ne faut pas être si affirmatif devant les joueurs en disant que Lens jouera en Ligue 1. Non, c’est complètement illusoire. Il est indispensable d’amener les joueurs à se questionner et leur dire qu’il est fort possible d’évoluer en Ligue 2 afin de les préparer au pire des cas.
L’absence d’Antoine Kombouaré, le coach du RCL, depuis la reprise est-elle un handicap supplémentaire pour les acteurs ?
C’est une autre incertitude. La place du coach doit être aux côtés de ses joueurs. Mais après, je ne peux pas me positionner sur la question puisque je ne connais pas Antoine Kombouaré. Pour le groupe, il faut se fixer des objectifs, rester concentré sur la préparation, sur le début du championnat. Cette expérience doit devenir une force. Après, il y a 2 possibilités face à ce genre d’événement. Soit nous regardons l’aspect négatif et nous restons sur l’échec, soit nous retournons la situation pour en faire une force.
Propos recueillis par Laurent Mazure en juillet 2014 pour « lensois.com »: http://www.lensois.com/articles/5248-une-preparation-mentale-indispensable-a-lens
Article écrit et propos recueillis pour « Slate.fr » par Jeremy Collado, publiés le 06.07.2014.
Source: http://www.slate.fr/story/88447/nasri-cantona-zlatan-caractere-conflit-ribery
C’est sans deux de ses figures charismatiques que l’équipe de France a atteint, et perdu, les quarts de finale de la Coupe du monde contre l’Allemagne: Franck Ribéry et Samir Nasri n’étaient pas là. Pendant la compétition, tout le monde a loué le collectif et l’état d’esprit qui se sont dégagés du groupe, mais il comptait aussi dans ses rangs des joueurs de caractère. Patrice Evra, le capitaine des Bleus lors de la déroute de 2010 et la fameuse grève de Knysna, n’avait plus le brassard mais a joué un rôle essentiel, presque indispensable, dans l’équipe.
«Le rôle le plus important», a même souligné Loïc Rémy en conférence de presse avant le premier match contre le Honduras. Le rôle du «grand frère», mais aussi celui d’une grande gueule, prêt à motiver ses partenaires comme il le fit à la mi-temps de France-Biélorussie, en éliminatoires, en septembre dernier. Prêt à se mettre en avant, à aller au front, quitte à pratiquer l’outrance verbale, comme lors d’une conférence de presse avant le deuxième match:
«Je m’aime tout le temps! C’est un peu arrogant, mais que ce soit dans les moments difficiles ou les moments de joie, je n’aime pas critiquer ma personne.»
Nasri, leader négatif
Une équipe sans joueurs de caractères peut-elle gagner? Et peut-elle aller au bout d’une Coupe du monde exigeante, physiquement comme psychologiquement? Après l’annonce de la non-convocation de Nasri pour la Coupe du monde, chacun a dû se prononcer sur le débat politico-footballistique du moment: le meneur de jeu de Manchester City méritait-t-il d’être dans les 23? Il y avait le camp des pro et celui des anti-Nasri. Sportivement, il avait le niveau, c’est indéniable. Sa fin de saison a été très bonne et les Citizens lui doivent beaucoup dans l’obtention du titre de champion d’Angleterre. Mais mentalement?
«Samir Nasri symbolise cette dérive des joueurs ne pensant qu’à leur gueule. Au sein d’un groupe, il vient toujours appuyer là où ça fait mal et révèle la faille au lieu de la colmater». Ces mots, ce sont ceux de Raymond Domenech, en 2012, dans Tout seul, son livre paru chez Flammarion. Nul doute que Didier Deschamps n’en pensait pas moins. Samir Nasri est un homme clivant. S’il est sur la touche, en retrait, il n’acceptera jamais de s’effacer et déstabilisera l’équipe. C’est son jeu, son tic, son caractère. Le sélectionneur français l’avait bien compris lorsqu’il a dévoilé sa liste:
«Les caractères, les personnalités sont des éléments à prendre en haute considération. Je ne vais pas prendre les vingt-trois meilleurs, mais les vingt-trois les plus aptes à aller loin ensemble dans ce Mondial.» Ensemble. C’était le mot-clé du discours de Didier Deschamps, lui même capitaine de l’équipe de France championne du monde en 1998. «Deschamps a toujours joué le rôle de leader positif. Il relayait le discours d’Aimé Jacquet à la mi-temps, motivait ses coéquipiers, explique Nathalie Crépin, psychologue du sport et professeure à l’Université Lille 2. Nasri, lui, à l’inverse, est un leader négatif. Ses conflits sont destructeurs. C’est la raison pour laquelle il faut écarter ces joueurs d’un groupe pour ne pas qu’ils déstabilisent l’ensemble».
Avant lui, Eric Cantona fut évincé de l’équipe de France avant l’Euro 96 avec ce même argument: le Mancunien était ingérable. Bastons avec un spectateur, suspensions successives en Angleterre, insultes envers les journalistes. Et même contre le sélectionneur Henri Michel, comparé à un «sac à merde». Cantona était grandiose mais pouvait péter un plomb à chaque instant.
Dans ce cas, le calcul est vite fait: se passer d’un joueur pareil, c’est s’assurer les faveurs des journalistes, chez qui Nasri n’est pas le plus populaire des Bleus depuis ses insultes à leur encontre à l’Euro 2012, et de l’opinion publique (au nom de la sacro-sainte «exemplarité»). Quitte à se priver de son talent.
Dans la même veine, Alejandro Sabella, le sélectionneur argentin, s’est passé des services de Carlos Tevez, pourtant auteur de 19 buts avec la Juventus cette saison. Trop d’humeurs, trop de concurrence, mais surtout trop de caractère et, au final, une mauvaise entente avec le technicien de l’Albiceleste. En définitive, s’il était plus rond, il serait dans les 23.
Les joueurs de caractère sont nécessaires.
Lucas Milosevic est éducateur sportif à l’ACBB en région parisienne. En tant que joueur, des équipes jeunes jusqu’aux seniors, il a toujours eu la réputation d’être en première ligne pendant les bagarres.
A son actif, beaucoup de cartons jaunes et presque autant de rouges. Un tempérament difficile à gérer pour les coachs. Lui même s’est longtemps occupé des équipes jeunes. Il raconte: «Dans un effectif, il faut avoir des gens de caractère pour booster l’équipe dans les moments difficiles. Cantona, c’était ce joueur qui n’aimait pas qu’on lui marche sur les pieds. Comme Van Bommel. Après, Nasri, c’est le genre de mec qui dans son caractère n’a rien de positif pour l’équipe.»
Tous les entraineurs craignent ce genre de joueur: imprévisibles, ils peuvent faire basculer le match du mauvais côté, mais sont une source de motivation pour leurs coéquipiers. Comment savoir si un joueur au caractère bien trempé sera éternellement cantonné au rôle de «leader négatif»?
Sur la touche, un remplaçant au sang chaud peut inciter les titulaires à se surpasser. Sur le terrain, un capitaine impulsif peut emmener ses partenaires vers les sommets. Tout dépend des hommes et des situations.
Roy Keane, violent capitaine courage
Roy Keane fut le capitaine du Manchester United de la grande époque. En sélection irlandaise, il était capable de quitter le groupe en grande pompe, critiquant les conditions de préparation.
En Premier League, c’est celui qui a mis fin à la carrière d’Alf-Inge Håland d’un tacle sur le genoux lors d’un derby mancunien, en 2001, lui crachant dessus pendant qu’il gémissait à terre. Keane écrira plus tard dans son autobiographie avoir volontairement blessé Håland pour le punir de s’être moqué de lui cinq ans plus tôt quand lui-même s’était blessé en faisant une faute sur le Norvégien.
Roy Keane est associé à ses frasques: bagarres dans les pubs, tacles assassins, déclarations fracassantes. Un vrai punk moderne.
Mais Sir Alex aurait-il gagné autant de titres sans ce fouteur d’embrouilles monumental? Fin 2013, Keane déclarait, en revenant sur son départ du club:
«Vous ne pouvez pas gagner des titres avec une équipe seulement composée d’enfants de chœur. Un vestiaire a besoin de grandes gueules et c’est ce qu’a oublié Ferguson à un moment donné.»
La tension est normale
Des coups de gueule qui provoquent une remise en question de l’entraîneur, beaucoup de joueurs en ont rêvé.
« En réalité, tout dépend de la nature du conflit, rationalise la psychologue Nathalie Crépin. Il est salvateur s’il est verbalisé et qu’il provoque des changements, si l’on passe du conflit à la cohésion autour d’un objectif.»
La tension est au cœur d’une équipe de football, surtout au niveau professionnel où le mental et la psychologie sont décisifs (50% de la victoire finale, selon certains psys). Les Anglo-Saxons ont bien compris en intégrant dans leur staff ce qu’on appelle des profilers destinés à apporter une expertise psychologique au coach. «On a vingt ans de retard sur eux», explique Nathalie Crépin.
L’entraîneur tout-puissant qui règle les problèmes d’une bonne gueulante à la mi-temps relève plus de la «pensée magique» que de la rationalité réelle. C’est ce que raconte Yvon Trotel, un des premiers psys à s’être infiltré dans ce milieu du football où règne la superstition:
«La bonne gueulante, ça ne marche pas plus qu’autre chose, sinon tous les clubs seraient champions de France!»
Méfiance vis-à-vis des psys
Mais voilà, intégrer des psys dans son effectif suscite la méfiance. Les joueurs seraient-ils faibles? L’entraîneur incapable de gérer les égos? En ayant recours à ces pratiques au sein de l’équipe de France, Laurent Blanc avait dû répondre aux critiques:
«On va y aller doucement, car dès qu’on parle de psychologie, de psychiatrie, ça fait peur. Mais ce n’est pas dangereux. Ne croyez pas qu’on s’est mis dans une pièce noire et qu’on s’est allongé sur un divan».
A quoi servent ces psys lorsqu’ils doivent gérer des conflits? Montrer des films motivants style Ben Hur? Faire des séances de câlins pour améliorer la cohésion? Des groupes de parole?
Dans une équipe, le psy peut apporter cette verbalisation, cette rationalisation du conflit nécessaire pour transformer un trop plein de violence en énergie positive.«Mais attention, il faut que le conflit soit antérieur à une grande compétition, comme la Coupe du monde par exemple, prévient Nathalie Crépin. Sinon, c’est l’explosion dans tous les sens, comme à Knysna, où le conflit a été dévastateur. Au contraire, pendant la Coupe du monde, on a besoin de calme, de sérénité…»
Voilà pourquoi le sélectionneur néerlandais Guus Hiddink, par exemple, avait décidé de virer le fantastique milieu Edgar Davids, qui s’en était pris à l’influence «malsaine des frères De Boer et de Bergkamp» pendant l’Euro 96. Davids n’avait fait son retour chez les Oranje qu’en 1998, pour le Mondial. Avant ou après, d’accord, mais pendant la compétition, pas de remous possibles.
Dernier exemple en date: l’exclusion des deux ghanéens Kevin-Prince Boateng et Sulley Muntari pour raisons disciplinaires, juste avant le match capital face au Portugal en phase de poules. Le premier a insulté puis s’en est pris physiquement au sélectionneur Kwesi Appiah à l’entraînement, tandis que le second s’est battu, lui, avec le délégué au ministre des Sports pour une histoire de primes non versées. Résultat: une défaite 2-1 face au Portugal et une élimination aux portes des huitièmes.
La tension Suarez
Reste un exemple qui dépasse tous les clivages: Luis Suarez. Le mordeur magnifique. Suspendu quatre mois pour avoir inscrit la marque de ses dents sur l’épaule de Giorgio Chiellini, l’attaquant a beaucoup manqué à l’Uruguay face à la Colombie en huitièmes de finale (0-2).
Inefficace devant, l’équipe manquait d’aplomb, de pressing, de tension. Tout ce qu’apporte d’habitude le joueur de Liverpool. Le seul match où il fut absent pendant la phase de poule, contre le Costa Rica, a aussi été perdu par la Celeste (1-3).
Suarez apporte une tension qui, au choix, peut déstabiliser son adversaire comme son équipe, qui le sait toujours sur le fil. Une chose est sûre en tout cas: l’Uruguay ne peut pas gagner sans lui, car c’est est un guerrier.
Et le conflit est inhérent au football, qui peut être vu et analysé comme une guerre symbolique entre tribus –en l’occurrence ici, des clubs ou des nations.
Après une Coupe du monde 2010 marquée par les dérapages verbaux d’Anelka et les caprices de Ribéry, Domenech raconte de Gourcuff qu’il avait «envie de [lui] mettre des gifles avec son air de garçon candide, de pauvre petit malheureux à qui on veut du mal, un meneur, c’est un guerrier, pas un suiveur, réveille-toi Yoann!». Et à la guerre, il y a des chefs.
Et Zlatan dans tout ça? Le capitaine occasionnel du PSG, dont il est le meilleur buteur depuis deux saisons, est un leader technique sur le terrain. Un guerrier. Il n’a pas hésité, à la mi-temps d’un match contre Troyes où son équipe ne menait que 1-0, à s’emporter contre ses partenaires:
«Même mes enfants jouent mieux que vous.»
Pas très motivant? Zlatan est impulsif, arrogant, bestial, mais il porte son équipe, dans ses silences comme dans ses provocations verbales. Verdict de la psychologue Nathalie Crépin: «Zlatan est un leader, c’est certain. De là à dire qu’il est un leader positif, je ne sais pas…»
Mystères de la psychologie humaine, donc.
Article écrit par Jérémy Collado pour Slate.fr
Retrouvez cet article: http://www.slate.fr/story/88447/nasri-cantona-zlatan-caractere-conflit-ribery
Le groupe ressource « Psychologie et Performance » de l’INSEP rédige des fiches pratiques à destination des entraîneurs.
Fiche n°1: Statut et rôle du préparateur mental – Cécile Traverse
Fiche n°2: Statut et rôle du psychotherapeute – Cédric Quignon-Fleuret
Fiche n°3: Statut et rôle du coach – Magali Baton
Fiche n°4: Statut et rôle du psychologue – Cédric Guignon-Fleuret
Fiche n°5: Déontologie de l’intervenant – Cécile Traverse
Fiche n°6: Les différents intervenants en psychologie du sport – Magali Baton et Nadine Debois
Fiche n°7: Le bilan psychologique obligatoire – Cédric Guignon-Fleuret
Fiche n°8: La programmation-neuro-linguistique – Olivier Guidi
Fiche n°9: La psychologie clinique – Nathalie Crépin
Fiche n°10: Approche cognitivo-comportementale – Nadine Debois
Fiche n°11: Rôle et statut du psychanalyste – A. Desplanques
Fiche n°12 : Le MBTI – Magali Baton
Fiche n°13: Se former – Olivier Guidi et Cécile Traverse
Fiche n°14: La process communication – Olivier Guidi et I. PetitJean
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Interventions > La préparation mentale
Selon J. Fournier, la préparation mentale se définit comme la «préparation à la compétition par un apprentissage d’habiletés mentales et d’habiletés cognitives, et dont le but principal est d’optimiser la performance personnelle de l’athlète tout en promouvant le plaisir de la pratique et en favorisant l’atteinte de l’autonomie ».
Son objectif est d’optimiser les performances tout en préservant l’équilibre et l’épanouissement du sportif.
La préparation mentale fait référence à des habiletés, des procédures et des stratégies en vue d’améliorer les apprentissages et d’optimiser les performances.
Des habiletés comme la confiance en soi, la concentration..
Des procédures comme la relaxation, l’imagerie mentale, la fixation d’objectifs..
Pourquoi avoir recours à la préparation mentale?
La part du mental dans la performance:
Dans quel but utiliser la préparation mentale?
– Développer l’ensemble des habiletés mentales
– Gérer le stress
– Augmenter la confiance en soi
– Se fixer des objectifs difficiles mais réalistes
– Développer la motivation
– Optimiser la concentration
– Renforcer la cohésion de groupe
– Développer le leadership
– Améliorer la communication au sein d’une équipe ou améliorer la communication de l’entraîneur
– …
Il existe différents champs possibles d’intervention en préparation mentale.
Tout d’abord, la préparation mentale « individuelle » consiste à proposer de la préparation mentale à un sportif en particulier. Lors de cette intervention, la préparation mentale peut consister à répondre à un diagnostic précis: exemple « difficulté de gestion du stress » ou alors à développer et améliorer l’ensemble des habiletés mentales. Une séance dure en moyenne une heure selon l’objectif de la séance.
La préparation mentale « collective » consiste à intervenir sur un collectif, que ce soit un groupe ou une équipe. Lors des séances en préparation mentale collective, l’ensemble des joueurs sont présents et le préparateur mental va proposer des techniques, des remédiations, des stratégies afin de répondre à la demande de l’entraîneur. Lors de ces séances, il est possible d’intervenir sur le développement de la cohésion de groupe, sur la mise en exergue des différents leaders de l’équipe, de développer la combativité, d’améliorer la communication au sein de l’équipe etc… Cette intervention ne s’adresse pas uniquement aux sports collectifs mais également aux sports individuels, qu’ils soient pratiqués en relais par moments ou non.
Enfin, la sensibilisation à la préparation mentale consiste à sensibiliser, par groupes de 10 sportifs maximum, aux différentes techniques de préparation mentale. Cette intervention consiste à établir un profil de performance propre à chacun des sportifs présents et ensuite à proposer des techniques de préparation mentale.
Nous intervenons en préparation mentale en suivant une démarche très spécifique avec comme garde fou « éthique et déontologie ».
En effet, notre démarche en préparation mentale est individualisée. Elle consiste dans un premier temps à comprendre d’où et de qui émane la demande en préparation. Ensuite, des entretiens semis-directifs ainsi que des questionnaires spécifiques au monde sportif vont nous permettre d’établir différentes hypothèses diagnostic avant de dégager un diagnostic précis (ex: gestion du stress difficile, ou difficulté dans la régulation d’activation etc…). Ainsi, le diagnostic posé nous permet de proposer une programmation, un entraînement en préparation mentale. Cet entraînement mental consistera en plusieurs séances à l’apprentissage de techniques de préparation mentale qu’elles soient cognitives, psycho-somatiques, composites etc..
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Depuis quelques décennies, la violence est devenue une question de société majeure. Devant l’ampleur du harcèlement en milieu scolaire, le Ministère de l’Education Nationale a requis un état des lieux. Selon la première enquête nationale réalisée en octobre 2011 par Eric Debarbieux au sein des collèges publics, un enfant sur 10 est victime de harcèlement au collège et 6% subissent un harcèlement sévère ou très sévère. Les actions de préventions sur ces phénomènes de violence constituent un enjeu majeur. Des pays européens ont déjà répondu à l’urgence de cette situation et mis en place des actions de préventions qui viennent endiguer ce fléau avec un taux de réussite de 50%.
Le monde sportif est-il épargné ? Il n’en est rien. Ces actes de violences semblent non seulement récurrents mais aussi se majorer et se propager. Pire ! Ils deviennent dans certaines structures sportives de véritables codes culturels, transmis de génération en génération et sont souvent banalisés. Le milieu sportif, et qui plus est le milieu sportif de haut niveau, s’inscrit dans un contexte particulier. La volonté, la détermination, la force, tant physique que mentale, la capacité à surmonter les souffrances et les épreuves sont magnifiées, et sont autant de vertus et de valeurs à démontrer. Dès lors les brimades, les humiliations, injures et autres ne sont que des actes qui s’inscrivent dans une capacité à surmonter les épreuves, à s’aguerrir et à développer les qualités mentales inhérentes au sport, et au sport de haut niveau en particulier.
Le milieu sportif est un milieu qui expose davantage aux violences, et aux violences sous toutes ces formes, parce que cette violence est parfois banalisée mais aussi légitimée. Dans une étude effectuée en 2008 auprès de 1400 sportifs âgés de 11 à 35 ans, 31% déclarent avoir subi des situations de violences sexuelles (harcèlement, voyeurisme, attouchement, agressions…).
Notre expérience sur le terrain nous a révélé que ces phénomènes sont récurrents à toutes les structures sportives et que ces phénomènes se majorent. La demande ministérielle d’une sensibilisation sur les violences sexuelles, sur l’homophobie et sur les discriminations va dans le sens de nos observations.
Nous avons donc conçu deux outils ludiques et pédagogiques de prévention et de sensibilisation sur les phénomènes de violences intitulés :
Le premier outil vise à libérer la parole non seulement des victimes, mais aussi des agresseurs, et la prise de conscience du rôle capital des témoins. Cet outil comprend quatre temps dans l’intervention d’une durée de deux heures environ :
Notre expérience sur 225 sportifs du Parcours d’Excellence Sportive et 42 cadres a montré toute la pertinence de cet outil qui a généré de nombreux débats et échanges et la prise de conscience pour certains de l’impact de comportements violents. Il a également permis des échanges sur le respect de soi et des autres, des stéréotypes sur la sexualité, des problématiques autres comme les troubles des conduites alimentaires.
Après la parole, l’action ! Issu des théories sur la communication engageante, il reprend les thématiques du premier jeu auxquelles se rajoutent des thématiques sur les discriminations, le racisme et l’homophobie. Particulièrement ludique, il est aussi l’occasion d’entamer des échanges et des débats.
Objectif : L’objectif de cet outil est de permettre aux adolescents d’identifier et de gérer les différents types de violences (psychologiques et physiques) mais aussi de développer les notions de citoyenneté.
Sous objectifs :
– Diffuser des informations éducatives en rapport aux violences.
– Travailler sur les représentations concernant les violences et les stratégies pour y faire face, à travers le partage de réflexions et la mise en situation.
– Développer l’affirmation de soi par la prise de parole, l’argumentation et les jeux de rôle.
– Décrypter les modes de régulation et de fonctionnement à l’intérieur du groupe.
– Favoriser la réflexion sur les conséquences de la violence et le respect de soi et de l’autre.
– Renforcer et développer des compétences pour faire face à la violence.
– Développer le sentiment d’efficacité personnelle.
– Réinvestir les réflexions et connaissances acquises dans le premier outil et poursuivre cette réflexion.
Construction de cet outil :
Différentes études et recherches (Peterson en 2000, Albarracin en 2006) montrent que les compagnes de persuasion, si elles sont efficaces au niveau des connaissances, n’amènent pas de changement de comportement dans la temporalité. Les recherches en psychologie sociale nous apprennent que la mémorisation, la compréhension des arguments d’une campagne de prévention ne déterminent pas l’intention ou l’incitation à se comporter (Ajzen et Fishbein, 1980; Petty et Cacioppo, 1986). Suite aux travaux issus de la psychologie sociale, tels ceux de White et Joules, les résultats montrent une efficacité notoire des actions de prévention lorsque celles-ci répondent aux principes de la communication engageante ; c’est-à-dire avec un acte préparatoire, un message persuasif et un acte engageant. L’engagement dans cet acte dépend du sentiment de l’individu à être libre de s’engager dans cet acte. Autrement dit, émettre un message persuasif (« non à la violence » par exemple) ne permet pas la modification des comportements. La transformation des comportements, si l’on veut qu’elle soit durable, nécessite à la fois une compréhension et une réflexion sur le sujet, mais surtout que le sujet soit acteur.
Le jeu de société est un acte préparatoire en ce qu’il engage le participant dans la réflexion, l’analyse de l’action à travers les questions, les mots et dessins à faire deviner et les actions à réaliser. Il rend également le public acteur de la sensibilisation.
Dans un deuxième temps, un message fort (message persuasif) est repris en fonction des réflexions et actes posés précédemment. Il véhicule des notions de citoyenneté et de respect de soi et des autres. Il implique tout à chacun à agir ou réagir face à la violence.
Enfin, l’acte engageant consiste pour le groupe à créer un blason (sorte de fanion) et un étendard qui symbolise leurs visions et leurs représentations du respect de soi et des autres. Ce blason, signé par chacun, sera repris par le groupe, qui pourra, s’il le souhaite, le mettre dans leurs lieux de vie ou d’entraînement.
La construction de ces deux outils et les actions de préventions et de sensibilisation n’ont été possibles que part un partenariat étroit et fort avec la D.R.J.S.C.S. de Lille et le soutien du C.R.E.P.S. de Wattignies. Ces actions et ces deux outils ont montré toutes leurs pertinences par la multitude et la richesse des échanges et des réflexions, les expériences relatées, les émotions générées. Mais les constats sont parfois alarmants par leur nombre mais aussi par leur gravité. Ce qui est émerge de ces actions de sensibilisation est la généralisation de ces actes violents, une méconnaissance du sujet, des pratiques violentes accentuées chez les moins de 15 ans et dans certaines disciplines sportives, des écarts d’âge dans les structures qui accentuent les phénomènes. Mais aussi, la loi du silence est une notion polémique, l’intégration des nouveaux comme une vraie problématique, et le poids des leaders comme une vraie mainmise sur le groupe. La multiplicité des actes de violences et leurs gravités, la banalisation de ces actes nous ont particulièrement interpellés.
Télécharger la plaquette de présentation du jeu « Face à la violence, je réagis! »
Depuis l’arrêté du 16 juin 2006 modifiant l’arrêté du 11 février 2004 fixant la nature et la périodicité des examens médicaux prévus aux articles L.3621-2 et R.3621-3 du code la santé publique, l’article 2 du titre II précise en 3 :
« Deux fois par an chez les sportifs mineurs et une fois par an chez les sportifs majeurs, un bilan psychologique est réalisé, lors d’un entretien spécifique, par un médecin ou par un psychologue sous responsabilité médicale.
Ce bilan psychologique vise à :
– détecter des difficultés psychopathologiques et des facteurs personnels et familiaux de vulnérabilité et de protection ;
– prévenir des difficultés liées à l’activité sportive intensive ;
– orienter vers une prise en charge adaptée si besoin. »
Pour les licenciés inscrits sur la liste des sportifs de haut niveau ou dans les filières d’accès au sport de haut niveau ou encore pour les candidats à cette inscription, ce qui est nommé un bilan psychologique annuel ou biannuel est donc prévu.
Les psychologues du C.R.O.P.S. reçoivent les sportifs afin de réaliser leur bilan psychologiques obligatoires.
Le bilan psychologique que nous réalisons dure environ une heure et est réalisé par un psychologue. Son protocole est identique à celui mis en place par l’INSEP.
Il se décline en deux temps :
N’hésitez pas à nous contacter si vous souhaitez réaliser ce bilan psychologique.
Interventions > La préparation mentale
Publié le 29/09/2012 – Mis à jour le 29/09/2012 à 03:20
La Voix du Nord
| À L’ARENA STADE COUVERT |
Jeudi dans l’amphi du stade couvert, la lutteuse Lise Legrand, le footballeur Franck Béria et le céiste Mathieu Goubel sont intervenus auprès de jeunes sportifs de haut niveau, invités à une représentation du spectacle Les Athlètes dans leur tête, à l’initiative du Crops* et de la Direction régionale de la Jeunesse et des sports.
– Comment avez-vous, dans votre parcours, géré le mental ?
« J’ai fait ma préparation mentale tout seul, au cours de mes études de prof de sport, j’ai appris les bases. Quelque fois, je rencontre Nathalie Crépin, psychologue du Creps de Wattignies. » – Utilisez-vous des techniques particulières, de la relaxation ?
« Pas de relaxation, mais des techniques de visualisation mentale. J’essaie de voir ce que je vais mettre en place pendant les courses, pour mieux me concentrer. J’ai 32 ans, ça fait quinze ans que je suis en équipe de France, cela m’a permis d’améliorer ma technique pour être performant à ce niveau-là.
Quand j’ai des doutes, j’ai des personnes autour de moi. Mon outil principal, c’est d’écrire mes objectifs et les moyens d’y arriver au début d’une olympiade, je me raccroche à ça. Comme je m’entraîne tout seul, ça pose des balises dans ma routine. Ça permet de se remobiliser. » – Est-ce plus simple selon vous de gérer son mental quand on pratique un sport individuel plutôt qu’un sport d’équipe ?
« Quand on est tout seul, c’est plus facile de se reconcentrer. En équipe, c’est une dynamique de groupe. J’ai du mal à comprendre, quand je vois chuter une équipe qui avait de bons résultats… Je fais moi aussi partie d’une équipe et le soutien des collègues est important. Faire en sorte qu’il y ait une bonne ambiance. » – Comment ça s’est passé aux JO ?
« J’étais dans ma bulle. Mais pas seul, mon équipier au club, Mathieu Beaumont, était là, et Marie Delattre, je n’étais pas paumé. On a eu des temps de discussion, de détente. Il faut passer au-delà de la pression pour vivre une compétition comme une autre, avec un enjeu derrière, mais ne pas être débordé par l’enjeu. » PROPOS RECUEILLIS PAR G. CS.
PHOTO DELPHINE PINEAU
*Centre ressource en optimisation de la performance et en psychologie du sportif.
Retrouvez l’article: http://www.lavoixdunord.fr/region/des-champions-ont-fait-part-de-leur-experience-en-matiere-jna35b0n721383
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Une sportive de haut niveau nous explique la relation entre trouble du comportement alimentaire et la pratique de son sport à catégorie de poids : la lutte.
Propos recueillis en juin 2008 par Delerue Florence
Pourquoi as-tu choisi la lutte comme sport?
J’ai commencé la lutte vers l’âge de 7 ans; c’est un sport que des personnes pratiquaient dans ma famille. Et j’aime surtout ce contact physique avec l’adversaire.
Dans quelle catégorie de poids combats-tu habituellement par rapport à ton poids de corps ?
Le plus souvent, je combats dans une catégorie de poids inférieure à 6 ou 7 kilos de mon poids de corps.
Combien de temps avant la compétition sais-tu dans quelle catégorie de poids tu vas combattre ?
Tout dépend de la compétition. Pour les championnats de France, c’est programmé d’avance. Ca dépend également des sélections d’équipe. L’entraîneur choisit les lutteuses qui vont combattre dans telle ou telle catégorie selon leur performance et si une catégorie reste vide, c’est-à-dire sans lutteuse, alors l’entraîneur choisit une lutteuse pour faire partie de cette catégorie. En moyenne, on sait dans quelle catégorie on concourre environ un mois avant la compétition.
Quand commences-tu le régime ?
Avant, je faisais des régimes « catastrophes », ce qui veut dire que je devais encore perdre trois kilos, deux ou trois jours avant la pesée. Maintenant, je m’y prends à l’avance pour perdre ces 6 kilos en moyenne. Plus on est jeune, plus on fait des régimes catastrophes; avec le temps, on apprend à faire attention.
Comment fais-tu pour perdre ces 6 ou 7 kilos peu de temps avant la compétition ?
Je réduis toutes mes quantités. La dernière semaine, je mange un ou deux fruits le midi et le soir, une soupe. Cela m’est déjà arrivé de ne pas manger du tout pendant deux jours avant la pesée et de ne pas boire pendant un jour et demi. Et pour être au poids, je devais mettre ma sudisette et courir dans le sauna. On essaye de repousser la perte de poids au plus tard possible; on attend d’être au pied du mur, et là, c’est catastrophique.
C’est une vraie souffrance à la fois physique et psychologique…
C’est une souffrance terrible. On est dans un autre état. On ne sait plus quand on a faim ou pas. En fait, on a mal au ventre tout le temps. C’est très particulier: on mange à peine, on se pèse; on boit, on se pèse. De janvier à juillet, je perdais 6 kg toutes les deux semaines. J’avais mes règles toutes les deux semaines puis je ne les avais pas pendant un ou deux mois. En plus des problèmes hormonaux, les problèmes physiques comme les blessures sont fréquents voire permanents. On ne s’arrête jamais; on combat avec les blessures. En grandissant, on fait plus attention à notre santé, on prend des compléments alimentaires, des isostars, pour avoir moins de carences.
Comment se passe le moment de la pesée ?
Après la visite médicale, on doit se peser en maillot. On enlève tous les sous-vêtements. On connaît le poids de chaque sous-vêtement et surtout, on s’est pesée avant la pesée officielle; tout est calculé. Mais si, avant la pesée officielle, notre poids est supérieur à celui de la catégorie, on enfile la sudisette et on va courir. Et là, on a besoin des autres.
Une lutteuse a même dû se couper les cheveux pour être au poids parce qu’elle n’arrivait pas à perdre les 200 derniers grammes : c’était le régime de trop.
Justement, y a-t-il une solidarité entre les lutteuses lors de ces régimes ?
Enormément. Chacune motive l’autre, comme dans un sport collectif. On se dit : « tu ne craques pas, je ne craque pas ». On essaye presque d’en faire un jeu. Si une fille souffre, une autre fille qui n’a pas de problème de poids l’emmène courir et la motive.
Quel rôle tient l’entraîneur pendant ces régimes ?
Il est derrière nous psychologiquement. Il nous soutient beaucoup. On en a besoin.
Que se passe t-il après la pesée ?
C’est le « craquage », la « liberté ». C’est la première victoire. C’est le problème des régimes : on pense d’abord au poids et ensuite à la compétition. Et après la pesée, c’est la libération.
Souvent, avant la pesée, on va faire les courses dans un supermarché et là, on se fait plaisir. On achète tout et n’importe quoi, et le problème, c’est qu’on sait très bien qu’on ne va jamais manger tout ça. Mais on se fait du bien. Le régime est tellement une grosse frustration; on se jette sur tout !
Même si on a mal, si on n’a plus faim, on mange, tellement on a été frustré. Et pour manger encore et encore, on vomit ce qu’on vient d’avaler. C’est à cause de la privation. En un week-end, on peut prendre 4 kg. Il m’est arrivé, juste après la pesée, de manger un fromage de brie presque en entier, puis des tablettes de chocolat et ça, avant d’aller au restaurant. Je ne savais plus me lever, ni marcher, je rampais…
Et le jour de la compétition ?
A partir de ce moment-là, ce qu’on mange, c’est pour la performance; c’est adapté à la performance. Le jour de la compétition, c’est la compétition, il n’y a plus de frustration. On se sent lourde à cause du sucre, du « trop mangé », les muscles sont parfois tétanisés à cause de la mauvaise alimentation ou de la déshydratation.
Par contre, après les jours de compétition, les excès reviennent et on reprend les kilos qu’on a perdus.
En dehors des périodes de compétition, essaies-tu de tenir une hygiène de vie irréprochable, de faire attention à ton poids ?
Non, c’est du « n’importe quoi ». On ne s’alimente pas comme un sportif de haut niveau devrait le faire. Il m’a fallu un an pour retrouver un poids de corps; je n’en avais pas avant. En une semaine, hors période de régime, je variais de 3 kg. En une soirée, j’ai déjà pris 3 kg. J’ai des tailles de vêtements du 36 au 40. On ne fait jamais vraiment attention à notre poids parce qu’on sait qu’on peut perdre 3 kg en une semaine. On ne pense pas à la performance. Avec l’expérience, oui, on fait attention; on apprend à faire un régime sans grande frustration, en allant voir la diététicienne par exemple.
S’imposer un régime draconien avant la compétition te procure t-il la niaque, une motivation supplémentaire lors du combat ? Te dis-tu « Je n’ai pas fait tout ça pour rien » ?
Oui. Tout à fait. On n’aborde pas la compétition de la même manière si on n’a pas fait de régime. Mais ça se voit plus chez les hommes.
Et même quand je ne dois pas faire de régime pour être dans une catégorie de poids, j’ai le même comportement alimentaire après la pesée que si j’avais fait un régime : c’est comme un comportement appris et répété.