La Blessure : un corps qui communique

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blessures-musclesDans les cultures sportives, le culte de la performance s’accompagne de coups de théâtre,
de rebondissements. Si la blessure fait partie de ces coups de théâtre, elle s’inscrit également comme un événement incontournable dans la vie de tout sportif.

En effet, si une blessure empêche momentanément un sujet d’être performant, elle témoigne néanmoins de son investissement dans une logique de l’extrême et du risque. Elle révèle également un paradoxe en ce sens où elle symbolise l’excellence corporelle mais aussi la faillite de ce corps.

Comment les blessures surviennent-elles ?

Les facteurs physiques comme le surentraînement, la fatigue sont les causes principales des blessures sportives.
Cependant les facteurs psychologiques sont aussi des éléments prépondérants dans la survenue des blessures mais également dans l’accélération de la récupération de ces facultés physiques.

[sws_ui_icon ui_theme= »ui-smoothness » icon= »ui-icon-play »] [/sws_ui_icon] Lien entre traits de personnalité et blessure

Il est communément admis que certains traits de personnalité seraient corrélés avec la survenue de certaines blessures. Cependant aucune étude n’est venue valider cette conception.

[sws_ui_icon ui_theme= »ui-smoothness » icon= »ui-icon-play »] [/sws_ui_icon] En revanche, le niveau de stress a été identifié comme un antécédent important des blessures sportives.

Anderson et Williams, 1988, mettent en évidence une corrélation étroite entre le stress de la vie courante et les blessures sportives. Plus précisément, il semble qu’un athlète court un risque accru de blessure s’il subit des changements importants dans sa vie sans jouir d’un soutien social adéquat et sans avoir la capacité de réagir efficacement au stress.
Par conséquent, les sources de stress dans la vie de l’athlète constituent des indicateurs et, lorsque ceux-ci sont élevés, le régime d’entraînement doit être adapté et un soutien psychologique fournit.

Deux théories expliquent la relation entre le stress et les blessures : la rupture de l’attention et une tension musculaire accrue.
Concernant la rupture de l’attention, le stress perturbe l’attention de l’athlète en réduisant son attention périphérique (Williams et Anderson, 1991).
Un niveau élevé de stress s’accompagne parfois d’une tension musculaire considérable qui nuit à la coordination et augmente la probabilité des blessures (Nideffer, 1983)

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D’autres facteurs psychologiques vont également interférés dans la survenue des blessures

[sws_ui_icon ui_theme= »ui-smoothness » icon= »ui-icon-play »] [/sws_ui_icon] Les exigences et les contraintes exigées parfois par l’entourage du sportif renforcent ce genre d’effort. Des injonctions comme « soit dur et donne toujours 110% », « « tu es un killer» ou encore « donne tout ce que tu as ou reste chez toi » favorisent les comportements à risque.

[sws_ui_icon ui_theme= »ui-smoothness » icon= »ui-icon-play »] [/sws_ui_icon] La culture du corps sain et robuste, et l’injonction « soit fort ».

La sacralisation du corps, l’excellence corporelle, l’avènement d’un corps sain et robuste, développent une attitude de mépris vis-à-vis de toute faille, de toute rupture de ce corps. Il n’est pas rare que des entraineurs encouragent les sportifs à pratiquer en dépit de blessure avec des injonctions comme « il faut souffrir pour vaincre ». C’est une attitude de déni vis-à-vis de la souffrance. Seule la victoire est belle, peut importante la façon.

Attitude de l’élite ? Pas seulement.

Que dire de l’éducateur sportif qui sollicite l’enfant blessé parce qu’il est en manque d’effectif ou simplement par ce que celui-ci est un élément important de l’équipe ?

Les réactions psychologiques aux blessures sportives

Les réactions psychologiques aux blessures sportives

Fournier, D’Arripe-Longueville, Fleurance et Soulard, 2001, ont décris cinq stades successifs.

[sws_ui_icon ui_theme= »ui-smoothness » icon= »ui-icon-play »] [/sws_ui_icon] Le choc, le refus et l’anxiété. C’est pour le sportif un coup de tonnerre, un choc. En état de choc, il ne peut croire en sa blessure et a tendance à réduire la gravité de la blessure et sa signification. C’est pour certain le moment du nomadisme médical, la recherche de la solution miracle, du diagnostic le plus favorable, de la récupération la plus rapide. Peu importe la pertinence d’une telle démarche thérapeutique, seul le retour à une pratique sportive rapide et prépondérante.

[sws_ui_icon ui_theme= »ui-smoothness » icon= »ui-icon-play »] [/sws_ui_icon] Puis survient la colère : l’athlète culpabilise, mais exprime également une colère vis-à-vis des autres.

[sws_ui_icon ui_theme= »ui-smoothness » icon= »ui-icon-play »] [/sws_ui_icon] Puis survient le temps de la négociation : l’athlète blessé tente de rationaliser afin d’éviter la réalité. « Si je peux de nouveau m’entrainer, je suivrai une autre hygiène de vie ». Les exemples en ce sens foisonnent.

[sws_ui_icon ui_theme= »ui-smoothness » icon= »ui-icon-play »] [/sws_ui_icon] La phase de dépression accompagne la reconnaissance de la gravité de la blessure et de ses conséquences. L’athlète réalise qu’il ne pourra peut-être plus continuer à s’investir aussi pleinement dans son activité sportive mais réalise aussi la précarité de sa pratique et l’incertitude quant à son avenir.

[sws_ui_icon ui_theme= »ui-smoothness » icon= »ui-icon-play »] [/sws_ui_icon] Enfin, l’acceptation et l’espoir permettent de à l’athlète de se focaliser sur la phase de récupération.

D’autres auteurs comme Petitpas et Danish en 1995 énumèrent d’autres réactions psychologiques.

[sws_ui_icon ui_theme= »ui-smoothness » icon= »ui-icon-play »] [/sws_ui_icon] Ils mettent particulièrement l’accent sur la perte d’identité, au regard d’un corps qui échappe à la maîtrise de son propriétaire. Le corps est un objet de reconnaissance sociale, d’identité sociale.

[sws_ui_icon ui_theme= »ui-smoothness » icon= »ui-icon-play »] [/sws_ui_icon] Après une blessure, l’athlète peut ressentir un niveau élevé d’anxiété en lien avec une incertitude sur son future mais aussi en lien avec sa place au sein du groupe, au sein de l’équipe.

[sws_ui_icon ui_theme= »ui-smoothness » icon= »ui-icon-play »] [/sws_ui_icon] Ces auteurs relatent également une baisse de la confiance en soi, de l’assertivité qui peut générer une baisse de motivation, une performance de moindre qualité ou une autre blessure.

[sws_ui_icon ui_theme= »ui-smoothness » icon= »ui-icon-play »] [/sws_ui_icon] Enfin, nous observons une diminution des performances, une baisse de rendement en raison d’une diminution du niveau de confiance en soi et de la perte de temps d’entraînement. Nombreux sont les athlètes qui n’acceptent pas cette baisse de performance et de rendement.

Rôle de la psychologie sportive dans la réadaptation

blessuresDe nouvelles techniques en psychologie facilitent aussi le processus de récupération. Au vu des données actuelles, il semble prépondérant d’adopter une vision holistique du sportif, d’appréhender le sportif dans son entité et dans son ipséité.
Selon Duda, Smart et Tappe en 1989, la capacité de réaction et de récupération à la blessure va dépendre de trois facteurs principaux : le rendement avant la blessure, la nature de la blessure (localisation de la lésion, le degré de la douleur suspension) et l’importance de la blessure pour le sportif.
Levleva et Orlick en 1991 révèlent dans une étude que les athlètes qui guérissent les plus vite sont ceux qui font le plus appel à la fixation d’objectifs, aux stratégies du discours interne, et à un degré moindre à l’imagerie. D’autres études semblent valider ces résultats.
Parallèlement, d’autres études ont conclu que le refus d’assumer la responsabilité de sa propre réadaptation, le refus des blessures, et le non-respect des consignes liées à la réadaptation sont des signes d’une réaction inadéquate à la blessure.

Approche du psychologue sportif

Une approche multiaxiale du psychologue sportif semble favorable à la récupération.

[sws_ui_icon ui_theme= »ui-smoothness » icon= »ui-icon-play »] [/sws_ui_icon] Le psychologue sportif doit faire preuve d’une empathie et d’un intérêt particulier pour le sportif blessé. Offrir au sportif un lieu de parole, d’écoute pour qu’il puisse exprimer ses craintes, son désarroi, ses peurs, ses déceptions, est un atout indéniable dans le processus de récupération. Cet intérêt doit se poursuivre tout au long de la guérison.

Ceci est d’autant plus prégnant pour le sportif, qu’il observe fréquemment une diminution des interactions avec l’environnement sportif, une fois la nouveauté de la blessure estompée. Il est important de renseigner l’individu sur sa blessure et son processus de récupération, surtout s’il s’agit d’une première blessure. Le processus de récupération doit être évoqué avec une grande précision, aussi bien sur le contenu que sur la durée et la fréquence.

[sws_ui_icon ui_theme= »ui-smoothness » icon= »ui-icon-play »] [/sws_ui_icon] Le discours interne positif. L’enjeu est ici de pouvoir mettre en exergue les aspects positifs de la situation. C’est un moment de prise de distance avec l’environnement sportif mais aussi de remise en cause, d’une prise de conscience de la signification psychologique et sociale du sport dans sa vie (Eldrige, 1983).

C’est à ce moment que l’individu se sent prêt à s’investir de nouveau dans un réseau social élargi. Il s’investit également fortement dans ses différents centres d’intérêt.

[sws_ui_icon ui_theme= »ui-smoothness » icon= »ui-icon-play »] [/sws_ui_icon] La visualisation est un outil pertinent et efficace en réadaptation. Elle permet pour le sportif de rester dans l’environnement sportif, de mémoriser les séquences techniques et tactiques développées lors de l’entraînement mais aussi de favoriser l’apprentissage de gestes techniques.

Visualiser la guérison permet à l’athlète de s’inscrire dans un processus de retour à l’activité et de se remémorer les sensations vécues dans son sport. L’athlète peut ainsi visualiser sans douleur ni difficulté des mouvements spécifiques au sport, imaginer les habiletés individuelles requises pour une meilleure performance, revivre les sentiments et les émotions qui caractérisent ses meilleures performances, se visualiser revenant à la compétition au mieux de ses capacités, visualiser le processus de guérison à l’intérieur de la partie blessée.

[sws_ui_icon ui_theme= »ui-smoothness » icon= »ui-icon-play »] [/sws_ui_icon] L’entraînement à la relaxation est parfois utile pour soulager la douleur et le stress qui accompagne habituellement les blessures graves et la récupération.

[sws_ui_icon ui_theme= »ui-smoothness » icon= »ui-icon-play »] [/sws_ui_icon] Lui faire part des déconvenues inhérentes à toute guérison. Chaque sportif récupère à son rythme, avec de possible régression, de possibles douleurs.

[sws_ui_icon ui_theme= »ui-smoothness » icon= »ui-icon-play »] [/sws_ui_icon] Enfin, le soutien social est prépondérant tout au long de son parcours de guérison. Il agit comme une ressource psychologique dont les vertus sont notamment explorées dans des maladies comme le cancer. Des recherches ont montrées une corrélation élevée entre le soutien social et le taux de morbidité : plus la personne atteinte d’un cancer dispose d’un soutien social important, plus son espoir de guérison est élevé.

Les significations d’une blessure ne sont pas à appréhender comme un simple processus psychopathologique qui stigmatise le sportif, mais plutôt comme un processus dynamique où la blessure, loin d’être une catastrophe, peut aussi être une chance pour un individu d’exprimer ses projets de vie. La blessure est une expression du corps, un message qu’il convient d’écouter et de comprendre.

Le Syndrome de « la réussite par procuration » : « Tu seras un champion, mon fils ! »

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Bientôt le début d’une nouvelle saison de sport et le temps des inscriptions. Des espoirs aussi. Mon enfant sera un champion, c’est décidé !

pere-filsDe nombreuses stars sportives sont en réalité, de petites filles et de petits garçons prêts à tout pour gagner un peu d’amour parental. Dans le tennis féminin, la situation est particulièrement évidente : les sœurs Williams, Hingins, Capriati… Toutes ces stars ont été le jouet de l’ambition parentale. L’histoire de Tiger Woods (à suivre dans le prochain article) illustre le poids et l’impact du milieu familial dans la réussite d’une carrière. Dans la vie des champions, les parents jouent presque toujours un rôle essentiel. Cela provoque parfois des histoires tragiques !

Pour certains enfants et adolescents, la pratique sportive répond à la demande et à la volonté des parents. Selon certains auteurs, le Syndrome de « Réussite par Procuration » serait une variante du syndrome de Münchausen par procuration (mis en évidence par Meadow en 1977). Dans le syndrome « de Réussite par Procuration », les parents sur-investissent et sur-stimulent les talents et la réussite de leurs enfants dans le domaine sportif (il est aussi présent dans la musique, la réussite scolaire…) au point de conditionner l’amour parental aux succès et victoires de leur enfant. Cela conduit les parents à une attitude excessive dans le suivi de la pratique sportive et à faire passer au second plan l’épanouissement de l’enfant. L’entraînement intensif et la réussite sportive deviennent l’unique objectif de la cellule familiale et tout est asservi à ce but ultime !

C’est l’obligation de ne jamais décevoir.
Le développement de tout enfant s’inscrit dans la satisfaction du désir de ses parents qu’il admire et dont il veut être aimé. Cette dépendance affective, cette quête d’amour et de reconnaissance permet de tout accepter : la douleur, la souffrance des blessures, la fatigue, les entraînements à répétition…C’est l’obligation de ne jamais décevoir. Ce destin par procuration peut mener à la réussite mais il est plus souvent inducteur d’échecs et d’abandons. D’abandon, parce que certains arrêteront le sport en prenant conscience que ce choix n’est pas le leur mais celui d’un des parents, assujetti à des désirs et une histoire qui n’est pas la leur; D’échecs parce que le sport de haut niveau n’est que la consécration d’un nombre extrêmement restreint « d’heureux élus ». Cet arrêt de la pratique est culpabilisant parce qu’il peut marquer la perte de l’amour parental mais aussi le sentiment d’incompétence et d’indignité.

« A cet âge on regarde son père un peu comme un dieu ».
Père-filsDans un article intitulé « la gloire de mon père » et paru dans la revue Sport et Vie, Hors Serie N° 17, Frank Nicotra, ancien boxeur sacré Numéro 1 mondial en 1992, illustre parfaitement ce syndrome. Mis sur le ring dès l’âge de 9 ans, il semble avoir certaines aptitudes pour ce sport. Devant le regard de son père qui s’illumine dès qu’il monte sur le ring, Franck Nicotra se fait la promesse de ne jamais décevoir son père, même s’il s’est déjà rendu compte qu’il n’aimerait jamais la boxe. Il deviendra champion pour ne pas décevoir et être aimé de son père! « A cet âge on regarde son père un peu comme un dieu ». A 17 ans, les succès s’enchainent et le clan Nicotra ne vie que pour et par Franck. Chacun à un rôle et sa fonction autour de Franck. Mais c’est son père qui est omniprésent pendant toutes ces années. Franck Nicotra concède que la compagnie envahissante de ce père fut parfois très difficile à vivre: « C’était évidement quelque chose d’oppressant ». Mais la distance n’est pas possible. « Ca aurait été un peu comme une trahison. Parce que, sans lui, au fond, tout ça n’avait pas de sens. Tout seul, je n’avais pas envie de devenir champion du monde ». Difficile de poursuivre une carrière qui demande tant de sacrifices et d’abnégation lorsque vous n’êtes pas animé par la flamme de la passion. Et il quitte brusquement la boxe en 1993, un an après son sacre, et part loin du carcan familial.

Si ce syndrome semble évident dans la carrière de certains sportifs de haut niveau, il peut être présent à tout âge et quel que soit le niveau de l’enfant. Pour s’en convaincre, il suffit par exemple de regarder un match de football de benjamins le samedi après midi et l’attitude des parents, le plus souvent des pères. L’engouement dépasse souvent le stade de la passion et si ces pères sont tous virtuellement des entraîneurs, ils promulguent moultes conseils et directives à leur enfant, certains d’avoir un futur Zinédine Zidane comme enfant !

Alors attention, parce que les répercutions sur l’enfant peuvent être véritablement dramatiques. Revenons à l’essentiel : le sport est avant tout un jeu et ce qui doit animer tout sportif, la passion…du sport !

Références:
Grégory Michel : Prise de risque à l’adolescence: exemple de la pratique sportive et de l’usage de substances psycho-actives, Ed Masson, 2001
Sport et vie, Hors Série N° 17 : Psychologie du succès et de l’échec.

A suivre dans le prochain article : L’histoire d’un être condamné…à devenir champion ! « L’exemple de Tiger Woods ».

Pratique sportive et troubles du comportement alimentaire

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Dans notre société moderne où l’apparence physique et le culte de la minceur tiennent un rôle de plus en plus important, les troubles des conduites alimentaires ne cessent de se développer. Ces derniers font référence à l’ensemble des attitudes, comportements et stratégies complexes associés à une préoccupation permanente du poids et de l’esthétisme corporel.

Ce « fléau » des temps modernes qui touche majoritairement les adolescents et jeunes adultes, se retrouve également chez les sportifs. Ainsi, quand le poids devient un facteur de performance, la relation entre pratique sportive et trouble du comportement alimentaire se complexifie.

De plus, dans certains sports, le risque de développer des troubles du comportement alimentaire serait plus important ; il s’agirait :
[sws_ui_icon ui_theme= »ui-smoothness » icon= »ui-icon-triangle-1-e »] [/sws_ui_icon] des sports où les critères de réussite sont liés à l’esthétisme corporel, nécessitant une apparence particulière, tel la gymnastique, le patinage ou encore la danse.
[sws_ui_icon ui_theme= »ui-smoothness » icon= »ui-icon-triangle-1-e »] [/sws_ui_icon] des sports où le poids est considéré comme contre-performant, tels la course de fond, l’équitation, le cyclisme.
[sws_ui_icon ui_theme= »ui-smoothness » icon= »ui-icon-triangle-1-e »] [/sws_ui_icon] des sports à catégorie de poids laissant aussi place à des stratégies de restriction alimentaire en utilisant des méthodes excessives de perte de poids.

Le Manuel Diagnostique et Statistiques de Troubles Mentaux, texte révisé (DSM-IV-TR) définit les critères des deux diagnostics spécifiques des troubles alimentaires que sont l’anorexie mentale et la boulimie.

Les critères diagnostiques de l’anorexie mentale sont les suivants :
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A. Refus de maintenir le poids corporel au niveau ou au-dessus d’un poids minimum normal pour l’âge et pour la taille (p. ex., perte de poids conduisant au maintien du poids à moins de 85% du poids attendu, ou incapacité à prendre du poids pendant la période de croissance conduisant à un poids inférieur à 85% du poids attendu).

B. Peur intense de prendre du poids ou de devenir gros, alors que le poids est inférieur à la normale.

C. Altération de la perception du poids ou de la forme de son propre corps, influence excessive du poids ou de la forme corporelle sur l’estime de soi, ou déni de la gravité de la maigreur actuelle.

D. Chez les femmes postpubères, aménorrhée c’est-à-dire absence d’au moins trois cycles menstruels consécutifs.

Spécifier le type :
[sws_ui_icon ui_theme= »ui-smoothness » icon= »ui-icon-arrow-1-e »] [/sws_ui_icon] Type restrictif : pendant l’épisode actuel d’anorexie mentale, le sujet n’a pas, de manière régulière, présenté de crises de boulimie ni recouru aux vomissements provoqués ou à la prises de purgatifs (laxatifs, diurétiques, lavements).
[sws_ui_icon ui_theme= »ui-smoothness » icon= »ui-icon-arrow-1-e »] [/sws_ui_icon] Type avec crises de boulimie/vomissements ou prise de purgatifs : pendant l’épisode actuel d’anorexie mentale, le sujet a, de manière régulière, présenté des crises de boulimie et/ou recouru aux vomissements provoqués ou à la prise de purgatifs.[/sws_blue_box]

Les critères diagnostiques de la boulimie sont les suivants :
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A. Survenue récurrente de crises de boulimie. Une crise de boulimie répond aux deux caractéristiques suivantes :
(1) absorption, en une période de temps limitée (par ex, au moins deux heures), d’une quantité de nourriture largement supérieure à ce que la plupart des gens absorberaient en une période de temps similaire et dans les mêmes circonstances.
(2) sentiment d’une perte de contrôle sur le comportement alimentaire pendant la crise (par ex., sentiment de ne pas pouvoir s’arrêter de manger ou de ne pas pouvoir contrôler ce que l’on mange ou la quantité que l’on mange)

B. Comportements compensatoires inappropriés et récurrents visant à prévenir la prise de poids, tels que : vomissements provoqués ; emploi abusif de laxatifs, diurétiques, lavements ou d’autres médicaments ; jeûne ; exercice physique excessif.

C. Les crises de boulimie et les comportements compensatoires inappropriés surviennent tous deux, en moyenne, au moins deux fois par semaine pendant trois mois.
D. L’estime de soi est influencée de manière excessive par le poids et la forme corporelle.

E. Le trouble ne survient pas exclusivement pendant des épisodes d’anorexie mentale.

Spécifier le type :
[sws_ui_icon ui_theme= »ui-smoothness » icon= »ui-icon-arrow-1-e »] [/sws_ui_icon] Type avec vomissements ou prise de purgatifs : pendant l’épisode actuel de boulimie, le sujet a eu régulièrement recours aux vomissements provoqués ou à l’emploi abusif de laxatifs, diurétiques, lavements.
[sws_ui_icon ui_theme= »ui-smoothness » icon= »ui-icon-arrow-1-e »] [/sws_ui_icon] Type sans vomissements ni prise de laxatifs : pendant l’épisode actuel de boulimie, le sujet a présenté d’autres comportements compensatoires inappropriés, tels que le jeûne et l’exercice physique, mais n’a pas eu régulièrement recours aux vomissements provoqués ou à l’emploi abusif de laxatifs, diurétiques, lavements. [/sws_blue_box]

Signes d’alerte, réussite par procuration

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Des signes d’alertes…

Des signes d’alertes permettent de repérer les risques d’occurrence de ce syndrome. Ils ont été décrits par Tofler et coll en 1999.

sport-graphic[sws_ui_icon ui_theme= »ui-smoothness » icon= »ui-icon-triangle-1-e »] [/sws_ui_icon] Le pseudo altruisme des parents qui peut se résumer au « On fait tout pour lui ». La notion de sacrifice énoncée des parents donne l’image de « bon parent » et d’une abnégation totale pour l’enfant.

[sws_ui_icon ui_theme= »ui-smoothness » icon= »ui-icon-triangle-1-e »] [/sws_ui_icon] L’instrumentalisation de l’enfant où l’enfant n’est qu’un objet, celui de la satisfaction des besoins des parents. Ils vivent aux travers des succès de l’enfant. L’enfant est l’objet naturel le plus approprié pour les gratifications narcissiques des parents.

[sws_ui_icon ui_theme= »ui-smoothness » icon= »ui-icon-triangle-1-e »] [/sws_ui_icon] La maltraitance est au cœur de cette problématique avec des charges de travail très importantes et excessives et le déni parfois de la fatigue, des maladies, voire même des blessures. L’induction à la perte de poids se retrouve dans certaines situations.

[sws_ui_icon ui_theme= »ui-smoothness » icon= »ui-icon-info »] [/sws_ui_icon] Souvent, l’un des deux parents à un profil psychologique pathologique.

Quelques éléments de réflexion sur la profession de psychologue du sport…

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psychologie-du-sportDe plus en plus de sportif ont recours à des psychologues du sport. La contribution du psychologue dans le domaine sportif constitue une réalité essentielle, contemporaine en France, déjà ancienne dans certains pays. L’histoire de la psychologie du sport permet de mettre en lumière certains des enjeux présents dans ce domaine.

Les techniques d’entraînement mental regroupent un ensemble de techniques développé en psychologie et parapsychologie. Elles visent généralement à améliorer un ensemble de capacités psychiques nécessaire à la pratique sportive.
Elles s’appuient sur des techniques qui peuvent être combinées : relaxation, fixation d’objectifs, visualisation, discours interne, régulation de l’activation…
Les progrès récents de ces techniques permettent maintenant de les utiliser selon les profils et les situations de chaque sportif.

Il existe parfois une différence importante entre les techniques d’entraînement mental et les approches cliniques du sportif. Pourtant, dans le cadre de l’intervention en psychologie du sport, ces deux approches sont nécessaires et interagissent.

Les techniques d’entraînement mental
Les techniques d’entraînement mental peuvent être utilisées à deux niveaux :
[sws_ui_icon ui_theme= »ui-smoothness » icon= »ui-icon-triangle-1-e »] [/sws_ui_icon] pour optimiser la performance du sportif.
Elles permettent d’optimiser les capacités mentales du sportif. Dans ce cadre, les techniques peuvent être intégrées à l’entraînement de tous sportifs, quel que soit son niveau, son âge et les difficultés rencontrées.
[sws_ui_icon ui_theme= »ui-smoothness » icon= »ui-icon-triangle-1-e »] [/sws_ui_icon] pour prévenir des difficultés psychologiques liées à la pratique sportive.

En effet, ces techniques ont également un impact important sur l’équilibre psychique du sportif. Elles permettent par exemple, d’accroître la confiance en soi, la motivation, réduire l’anxiété, agir sur la gestion du stress, la récupération, la diminution du risque de blessures…

Les difficultés que l’on rencontre dans l’utilisation de ces dispositifs relève de l’adéquation de ces techniques à une situation donnée : pourquoi le pratiquant à t’il recoure à ces techniques? Quels sont les compétences et les objectifs du praticien?

L’analyse de la situation et de l’enjeu de la demande est indispensable pour une approche pertinente :
[sws_ui_icon ui_theme= »ui-smoothness » icon= »ui-icon-triangle-1-e »] [/sws_ui_icon] concernant le pratiquant: qu’est-ce qui l’amène à solliciter ce type d’intervention ? Souhaite-t-il optimiser ses performances, rencontre t’il des difficultés depuis de nombreux mois ?
[sws_ui_icon ui_theme= »ui-smoothness » icon= »ui-icon-triangle-1-e »] [/sws_ui_icon] concernant le praticien : est-il face à une situation où l’entraînement mental est indiqué ? Est-il capable de l’évaluer?

Et surtout la question fondamentale : a-t-il la compétence pour y remédier ?

On voit depuis quelques années proliférer des individus qui s’autoproclament préparateur mental ou psychologue du sport, parce qu’ils ont reçus quelques heures de cours sur le sujet ou pire encore parce qu’ils ont consultés deux ouvrages sur le sujet..
C’est pourquoi une charte de la société Française de psychologie du sport sur l’éthique de l’intervention en psychologie du sport s’est avérée indispensable pour former les contours de la profession.

Référence :
Sport et psychologie, L’apport du psychologue aux acteurs, Marc Leveque Les cahiers de l’INSEP.
Entraînement mental et sport de haute performance, N°22 1998, Philippe Fleurance, Les cahiers de l’INSEP.

Crépin Nathalie
Delerue Florence

Les techniques de préparation mentale

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Les techniques de relaxation sont les techniques les plus utilisées : ce sont des méthodes de gestion du stress et de récupération.

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Il s’agit du Training Autogène de Schultz et de la Relaxation Progressive de Jacobson. Toutes les deux s’appuient sur une régulation du tonus musculaire pour équilibrer mentalement le sujet. Elles peuvent être utilisées seules ou bien serviront de support à d’autres méthodes.

Les avantages de ces deux techniques :
[sws_ui_icon ui_theme= »ui-smoothness » icon= »ui-icon-arrow-1-e »] [/sws_ui_icon] Elles suppriment les manifestations physiques du stress et de l’angoisse.
[sws_ui_icon ui_theme= »ui-smoothness » icon= »ui-icon-arrow-1-e »] [/sws_ui_icon] Elles améliorent la récupération physique (comme les blessures) et la récupération mental.
Nous soulignons le fait qu’il existe d’autres techniques de relaxation comme le Hatha , le yoga, l’Eutonie, mais elles semblent peut pertinentes dans le domaine sportif.

La sophrologie
Une autre technique de relaxation mais qui possède ses détracteurs.
Inventée à la fin des années 50 par A. Caycedo, il s’agit de la science de l’esprit harmonieux. Elle se veut la synthèse à la fois des recherches les plus modernes et des traditions les plus anciennes afin d’offrir une méthode adaptée à notre culture et à notre société. Elle a crée son propre fondement théorique et ses propres outils.
Cette technique doit être utilisée avec prudence et discernement car elle peut relever de praticien ayant peu de compétence dans le domaine sportif.

Les techniques de méditation
Le Yoga et le Zen, nous viennent d’Orient. Elles ont pour objectifs de permettre à l’individu de trouver le silence intérieur, une maitrise de soi et une amélioration de la concentration.
Elles sont peu utilisées dans le domaine sportif.

Les techniques cognitivo – comportementales
D’origine anglo-saxone, elles sont apparues dans les années 50. Elles ont pour objectif de modifier un comportement inadapté et non de rechercher les causes ou l’origine. Elles
vont privilégier l’ « ici et maintenant » et modifier les idées, les pensées et les sentiments négatifs qui perturbent le sportif.

a) Le biofeedback ou rétro – action biologique :
C’est une technique qui est apparu dans les années 1960. Il s’agit d’objectiver au moyen d’appareillages des fonctions physiologiques dont l’individu n’a pas toujours conscience et d’accroître ainsi son contrôle. « Le biofeedback constitue une technique qui tromperont dans un miroir intérieur particulièrement objectif, puisqu’il s’agit d’un appareil se reflétera des informations particulièrement significatives, en temps réel d’activité musculaire, cérébrale, intestinale, cutanées, respiratoires etc, revêtant diverses formes d’énergie thermique mécanique. Ainsi l’instrument confère au sujet une plus grande capacité intéroceptive et proprioceptive en lui restituant des signaux biologiques habituellement inaccessible par la seule détection somesthésiques ou sensoriels. Enrichi de nouvelles informations venant renforcer les informations nerveuses naturelles, le sportif prend conscience de façon plus précise du fonctionnement de ses muscles, de son cerveau, de son coeur, de ses vaisseaux, etc.. » (Bourgeois, 1986).
C’est une technique qui connait un essor important aux Etat-Unis, notamment dans la gestion du stress et la concentration.

b) Le Stress Inoculation Training :
Mis au point par D. Meinchenbaum à la fin des années 70. Ce dernier s’appuie sur le principe de la vaccination :  » inoculer une substance atténuée à un individu pour lui conférer l’immunité « . Pour changer la perception de la situation stressante, on apprend au sujet comment gérer stress. L’athlète est exposé au stress et apprend à faire face à des stimuli de force croissante. Un travail de relaxation complète cette technique.

c) L’arrêt de la pensée :
Il s’agit pour le sportif d’élaborer un  » stop verbal  » pour mettre fin aux pensées négatives perturbatrices et donc de les chasser. Elle permet au sportif de contrôler ses pensées.

d) La désensibilisation systématique :
Elle combine la relaxation et l’imagerie mentale. Le sportif va dresser la liste des situations anxiogènes et noter leurs intensités. Puis par la relaxation il va reprendre à son rythme la liste de ces situations et revivre ces situations mais de façon plaisante..

e) Le renforcement positif imagé :
Mis au point par Cautela, elle consiste pour le sportif après une séance de relaxation, à visualiser l’objectif qu’il veut atteindre et ainsi l’ancrer mentalement Elle s’appuie sur les méthodes de conditionnement.

f) La pensée rationnelle émotive :
Mise au point par A. Ellis, il s’agit pour le psychologue de permettre au sportif de transformer ses croyances négatives en idées positives, remplacer le  » j’essaye  » par  » je fais « .

La Programmation Neuro – Linguistique
Cette technique américaine inventée par R. Bandler et J. Grinder dans les années 70 se fonde sur l’analogie entre le fonctionnement du cerveau et celui des ordinateurs. Elle s’intéresse principalement au « comment ». Avec la notion de système, l’aspect relationnel du sportif est prépondérant. Son objectif principal est d’obtenir des changements de comportement et d’améliorer les possibilités du sujet en lui faisant adopter des attitudes et des pensées positives. Pour cela, il est important d’identifier le canal privilégié (visuel, auditif, olfactif et kinesthésique) pour établir une bonne communication. Cette technique trouve un écho favorable chez les entraîneurs qui y voit un outil de communication efficace.

Les techniques d’imagerie mentale
L’imagerie et la répétition mentale se caractérisent par la répétition symbolique d’une action ou d’un mouvement. « La répétition mentale est généralement définie comme la répétition intériorisée d’un patron moteur, sur la production concomitante de l’activité musculaire normalement requis pour l’exécution de ces patrons moteur. La répétition mentale est à l’oeuvre, par exemple, lorsqu’un individu visualise les étapes d’un mouvement complexe d’une action à exécuter. » (Denis, 1987).
Nous avons des images visuelles, auditives, olfactives et kinesthésiques. La visualisation mentale permet de changer de temps et d’espace (retour sur le passé ou projection dans l’avenir). L’imagerie mentale peut se réaliser :
– dans une perspective interne (emploi du « je ») : l’athlète est impliqué dans l’action. Il s’imagine dans son corps en train d’exécuter le geste, il ressent toutes les sensations que cela peut lui procurer (visuelles et kinesthésiques). On parle alors d’imagerie mentale associée.
– dans une perspective externe (emploi du « il ») : le sportif est spectateur de son action, il la
visualise. On parle alors d’imagerie mentale dissociée.

Cette technique peut être associée à d’autres comme la relaxation. Elle est actuellement fort prisée et semble montrer toute sa pertinence dans l’optimisation de la performance.

Références :
 » Guide pratique de la préparation psychologique du sportif « . Edgar Thill / Philippe Fleurance, Vigot,1998.
 » Psychologie du sport et de l’activité physique ». R.S.Weinberg / D. Gould, Vigot, 1997.
 » La préparation psychologique du sportif ». Raymond Thomas, Vigot, 1994.

Encore une erreur d’arbitrage ! Ou comment maintenir une estime de soi positive…

Informer > Articles > confiance en soi
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Confiance (2)

« Il ne faut jamais être négatif envers soi-même. Bien sûr, il est possible que l’adversaire soit coriace, qu’il vous ait battu la dernière fois et que, dernièrement, vous ne jouiez pas très bien. Dès que vous ruminez ces pensées, vous êtes mort. J’approche chacun de mes matchs avec la conviction que je vais gagner. C’est tout. »


Jimmy Connors, joueur de tennis.

Les propos de Jimmy Connors illustrent la nécessité d’un haut niveau de confiance en soi pour réussir. Elle est même une des caractéristiques qui différencient les athlètes de haut niveau des athlètes qui réussissent moins bien.

Un niveau de confiance en soi élevé permet d’accomplir de véritables exploits. A l’inverse, les prophéties négatives constituent des barrières psychologiques particulièrement puissantes.

En voici une illustration :
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Avant 1954, la plupart des gens affirmaient qu’il était impossible de courir un mille en moins de 4 minutes. Plusieurs coureurs franchissaient la distance en 4 :03, 4 :02, et 4 :01. Mais la plupart croyaient qu’il était physiologiquement impossible de descendre en deçà de 4 minutes. Cependant, Roger Bannister n’était pas de ceux-là. Bannister était convaincu de pouvoir briser la barrière des 4 minutes, si les circonstances s’y prêtaient, et il réussit. L’exploit de Bannister fut spectaculaire, mais il est encore plus intéressant de noter que durant l’année qui suivit, plus d’une douzaine de coureurs franchirent la barrière des 4 minutes. Pourquoi ? Tous devinrent-ils subitement plus rapides ou s’entraînèrent-ils davantage ? Bien sûr que non. Les coureurs réalisèrent seulement que c’était possible. Jusqu’à ce que Bannister brise la barrière, les coureurs s’étaient imposé leurs propres limites psychologiques en croyant qu’il était impossible de courir un mille en moins de 4 minutes.
Extrait de l’ouvrage de R.S Weinberg et D.Gould, Psychologie du sport et de l’activité physique, ed Vigot, 1997.
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Le concept d’auto-efficacité de Bandura
La notion de confiance en soi est une notion ambiguë qui regroupe différents concepts comme le concept d’auto-efficacité de Bandura, le concept de la confiance sportive développé par Vealey en 1986, d’estime de soi employé en psychologie.
La confiance en soi peut se définir comme la conviction de pouvoir réussir un comportement désiré.

La notion d’auto-efficacité se différencie de la confiance en soi en ce sens qu’elle n’exprime pas un trait de personnalité. Elle est directement attachée à la réussite mais dans une situation précise. Dans le domaine sportif, cette auto-efficacité dépend de quatre variables : la performance récente (plus la performance récente est positive plus le sentiment d’auto-efficacité est fort), l’expérience vicariante (c’est-à-dire la visualisation d’une habileté par un modèle), la persuasion verbale (toutes les valorisations et renforcements de compétences ou comportements émis par une source) et enfin l’interprétation de l’activation perçue. Cette notion est proche de la notion d’estime de soi qui renvoie à la notion de valeur personnelle.

performance2Dans le modèle de la confiance sportive de Vealey, la confiance en soi est un état qui est transitoire et directement en lien avec une situation compétitive particulière. Mais cet état transitoire dépend également de l’estime de soi du sportif et de l’investissement dans cette compétition.
La perception d’un niveau élevé de confiance en soi est donc requise pour une bonne performance. Cependant, si ce niveau est trop élevé, l’effet inverse se produit. Tous les sportifs ont vécu cette situation : la victoire devait être inéluctable, acquise par avance. Et pourtant, c’est la défaite, l’échec.
La relation entre confiance en soi et performance suit la courbe du « U inversé ».

 

En psychologie du sport, chaque compétition est une menace pour l’estime de soi. Une simple défaite suffit parfois à briser une confiance en soi, qui va se répercuter sur l’estime que le sportif a de soi et peut générer l’envie d’abandon de la carrière. L’univers impitoyable du sport professionnel exige une performance maximale et ceci pour chaque compétition. La compétition, tel un thermomètre, fixe les repères à travers lesquels il se juge en tant qu’individu.
En cas de victoire l’estime de soi se voit grossir, parfois exagérément. En cas de défaite, elle menace de voler en éclat.
La multitude des cas de pathologies mentales et de conduites addictives sont des révélateurs de ce processus.
Mais dans la plupart des cas, le sportif élabore des stratégies pour faire face à cet inévitable traumatisme pour l’estime de soi qu’est la défaite. Ces stratégies sont plus ou moins efficaces pour préserver une image de soi positive mais souvent inefficace en terme de performance sportive. Les terminologies sont diverses : syndrome de la jambe de bois, auto-handicap, pessimisme défensif.

Pour maintenir une estime de soi positive, le sportif va imputer sa défaite aux éléments extérieurs. C’est la faute à l’arbitrage, aux intempéries, au terrain… Mais surtout pas au sportif ! C’est à ce prix qu’il peut préserver une confiance en soi indispensable pour des performances ultérieures. L’arbitrage est à ce titre le meilleur bouclier. Il suffit pour cela d’observer tous les week-ends les raisons invoquées de la défaite. Et ceci quelque soit le niveau du sportif : que ce soit un match de football de niveau promotion honneur ou une demi-finale des jeux olympiques de basket-ball, supporters comme joueurs ou dirigeants incombent la défaite à des erreurs d’arbitrages ! Mais il n’en est pas de même en cas de victoire. Incontestablement, tout le mérite en incombe aux joueurs et peu importe les éléments extérieurs. La victoire est due aux compétences et aptitudes du sportif, la défaite aux éléments extérieurs.
Cependant, cette stratégie n’est possible que ponctuellement, tant elle devient peu crédible lorsqu’elle est répétée.

La stratégie d’auto-handicap est l’une des plus prisées par les sportifs. C’est le footballeur qui oublie son passeport et ne peut prendre l’avion pour se rendre sur le lieu du match, le tennisman qui oublie sa raquette…Par cette stratégie, le sportif handicape ses chances de gagner, mais par là-même dispose de motifs d’échouer. Et en cas de victoire, le mérite n’en n’est que plus grand.

De même, des chercheurs ont montré que dans certaines situations, plus l’enjeu est important moins le travail préparatoire est présent. Si ces résultats paraissent surprenants, ils viennent
corroborer la nécessité de maintenir une estime de soi élevée.
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Lors d’une expérience sur des étudiants en psychologie, on leur avait demandé de se prêter à un petit jeu d’habileté où, à l’aide de manettes, il fallait guider un cercle métallique le long d’un circuit dans toucher le fer torsadé qui passait en son centre. Chacun pouvait se préparer aussi longtemps qu’il le désirait avant de passer une épreuve chronométrée. Deux groupes d’étudiants avaient été constitués pour faire varier les conditions expérimentales.
Au premier groupe, on fournit l’information que les résultats obtenus sont une évaluation de l’intelligence motrice et qu’ils seront donnés publiquement le soir.
Dans le deuxième groupe, on fournit l’information opposée. Les résultats n’ont aucune importance.
L’objectif de cette expérience est de mesurer le temps de préparation des deux groupes.
Les résultats de cette recherche montrent que le temps de préparation est plus faible pour le premier groupe que pour le deuxième, alors que paradoxalement, l’enjeu était plus important pour le premier groupe.
Extrait de Sport et vie N°70, janvier-février 2002.
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Man on the summit.Les objectifs que l’on se fixe sont parfois aussi des stratégies pour maintenir un haut niveau de confiance. Perdre contre une équipe fondamentalement plus forte n’entame pas l’estime de soi ni le sentiment de compétence : « On a rien à perdre ». Et ce sont des situations qui permettent parfois de surprenante victoire, parce que les joueurs sont libérés de cette obligation de victoire.
Le syndrome de la jambe de bois consiste à mettre en avant un élément négatif, une faiblesse mais qui permet de masquer une faiblesse plus importante, et ainsi préserver une estime de soi positive. C’est par exemple toutes les petites blessures évoquées avant une compétition et qui s‘estompent de façon presque magique lors du début de la compétition.

Mais si ces stratégies ne suffisent pas ou ne suffisent plus pour maintenir une estime de soi suffisante, il ne reste plus que l’abandon, encore appelé stratégie d’évitement. Et vient alors immanquablement l’abandon de Marie-José Pérec lors des JO de Sydney en septembre 2000.
Face à une victoire compromise, où tout du moins aléatoire, et après les propos tenus quelques mois auparavant sur son retour en force sur la scène de la compétition, la seule échappatoire pour Marie-José Pérec fut…la fuite!

Nathalie Crépin, Florence Delerue

Le stress : ennemi ou ami de la performance sportive ?

Informer > Articles > Gestion du stress
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Stress2Le stress est aujourd’hui considéré comme le mal du siècle. Il est pourtant indispensable à la performance. Alors qu’en est-il ?

Le terme même de stress est utilisé pour la première fois en 1936 par un physiologiste, Hans Selye. Il peut être défini comme une réaction physiologique, psychologique et comportementale de l’individu pour faire face et s’adapter à toute situation. Un événement heureux (réussite professionnelle, sportive…) déclenchera au même titre qu’un événement malheureux (échec…) des réactions de stress. Le stress n’est donc pas uniquement associé à des événements négatifs.

Mais ce n’est pas l’événement stressant qui est signifiant en lui-même : c’est ce qu’il représente pour le sujet ainsi que pour l’idée qu’il a de lui-même (ses ressources, ses capacités, ses expériences antérieures). « Suis-je en capacité de gagner le match » par exemple, qui présuppose de pouvoir évaluer ses aptitudes physiques, techniques, psychologiques, mais aussi les matchs antérieurs, me positionner par rapport aux autres compétiteurs, les éléments climatiques, environnementales.

Le stress, un processus subjectif

Toute une série de paramètres viennent alimenter cette évaluation cognitive de la situation et du sujet lui-même. Face à une même situation de compétition par exemple, en fonction de l’évaluation cognitive, certains sportifs présenteront des réactions inadaptées de stress et seront par exemple à 60% de leurs moyens alors que d’autres au contraire auront des réactions adaptées de stress et utiliseront au maximum leur potentiel. De plus, une même situation pourra être vécue comme un stresseur négatif ou positif par un même sportif selon le moment et son état émotionnel, d’estime de soi actuel.

Le stress est donc un processus subjectif qui dépend de l’événement mais aussi et surtout de l’évaluation par le sportif de la situation et de ses propres ressources dont il dispose pour réussir.

De même, s’il est souvent perçu comme diminuant les capacités, inhibant (« je suis tétanisé »), il a aussi des vertus facilitateurs et permet de se dépasser. La réaction de stress est utile et nécessaire : elle mobilise l’énergie nécessaire pour agir et prépare à l’action. Elle permet de s’adapter à des situations nouvelles.

Mais cette réaction est coûteuse en énergie physique et psychique et lorsque la situation stressante est trop intense (compétition fondamentale) ou prolongée (longues périodes d’entraînement, compétitions multiples…) ou si le sportif rencontre d’autres facteurs stressants (stress professionnel…), les possibilités de contrôle et d’adaptation du sportif sont débordées et entraînent l’apparition de réactions inadaptées (phases d’épuisement, blessures, dépression…).

On peut donc parler de stress positif (le bon stress) qui est un véritable moteur, également appelé zone optimale de performance, et de stress négatif (« mauvais stress ») qui correspond à une diminution des performances engendrée aussi bien par le trop de stimulation que le manque de stimulation. C’est la théorie du « U » inversé.

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« J’ai des tailles de vêtements qui vont du 36 au 40 » Témoignage anonyme d’une lutteuse de haut niveau

Informer > Articles > Psychologie du sport > Sport au féminin
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Une sportive de haut niveau nous explique la relation entre trouble du comportement alimentaire et la pratique de son sport à catégorie de poids : la lutte.

Propos recueillis en juin 2008 par Delerue Florence

sports_braPourquoi as-tu choisi la lutte comme sport?
J’ai commencé la lutte vers l’âge de 7 ans; c’est un sport que des personnes pratiquaient dans ma famille. Et j’aime surtout ce contact physique avec l’adversaire.

Dans quelle catégorie de poids combats-tu habituellement par rapport à ton poids de corps ?
Le plus souvent, je combats dans une catégorie de poids inférieure à 6 ou 7 kilos de mon poids de corps.

Combien de temps avant la compétition sais-tu dans quelle catégorie de poids tu vas combattre ?
Tout dépend de la compétition. Pour les championnats de France, c’est programmé d’avance. Ca dépend également des sélections d’équipe. L’entraîneur choisit les lutteuses qui vont combattre dans telle ou telle catégorie selon leur performance et si une catégorie reste vide, c’est-à-dire sans lutteuse, alors l’entraîneur choisit une lutteuse pour faire partie de cette catégorie. En moyenne, on sait dans quelle catégorie on concourre environ un mois avant la compétition.

Quand commences-tu le régime ?
Avant, je faisais des régimes « catastrophes », ce qui veut dire que je devais encore perdre trois kilos, deux ou trois jours avant la pesée. Maintenant, je m’y prends à l’avance pour perdre ces 6 kilos en moyenne. Plus on est jeune, plus on fait des régimes catastrophes; avec le temps, on apprend à faire attention.

Comment fais-tu pour perdre ces 6 ou 7 kilos peu de temps avant la compétition ?
Je réduis toutes mes quantités. La dernière semaine, je mange un ou deux fruits le midi et le soir, une soupe. Cela m’est déjà arrivé de ne pas manger du tout pendant deux jours avant la pesée et de ne pas boire pendant un jour et demi. Et pour être au poids, je devais mettre ma sudisette et courir dans le sauna. On essaye de repousser la perte de poids au plus tard possible; on attend d’être au pied du mur, et là, c’est catastrophique.

C’est une vraie souffrance à la fois physique et psychologique…
C’est une souffrance terrible. On est dans un autre état. On ne sait plus quand on a faim ou pas. En fait, on a mal au ventre tout le temps. C’est très particulier: on mange à peine, on se pèse; on boit, on se pèse. De janvier à juillet, je perdais 6 kg toutes les deux semaines. J’avais mes règles toutes les deux semaines puis je ne les avais pas pendant un ou deux mois. En plus des problèmes hormonaux, les problèmes physiques comme les blessures sont fréquents voire permanents. On ne s’arrête jamais; on combat avec les blessures. En grandissant, on fait plus attention à notre santé, on prend des compléments alimentaires, des isostars, pour avoir moins de carences.

Comment se passe le moment de la pesée ?
Après la visite médicale, on doit se peser en maillot. On enlève tous les sous-vêtements. On connaît le poids de chaque sous-vêtement et surtout, on s’est pesée avant la pesée officielle; tout est calculé. Mais si, avant la pesée officielle, notre poids est supérieur à celui de la catégorie, on enfile la sudisette et on va courir. Et là, on a besoin des autres.
Une lutteuse a même dû se couper les cheveux pour être au poids parce qu’elle n’arrivait pas à perdre les 200 derniers grammes : c’était le régime de trop.

Justement, y a-t-il une solidarité entre les lutteuses lors de ces régimes ?
Enormément. Chacune motive l’autre, comme dans un sport collectif. On se dit : « tu ne craques pas, je ne craque pas ». On essaye presque d’en faire un jeu. Si une fille souffre, une autre fille qui n’a pas de problème de poids l’emmène courir et la motive.

Quel rôle tient l’entraîneur pendant ces régimes ?
Il est derrière nous psychologiquement. Il nous soutient beaucoup. On en a besoin.

Que se passe t-il après la pesée ?
C’est le « craquage », la « liberté ». C’est la première victoire. C’est le problème des régimes : on pense d’abord au poids et ensuite à la compétition. Et après la pesée, c’est la libération.
Souvent, avant la pesée, on va faire les courses dans un supermarché et là, on se fait plaisir. On achète tout et n’importe quoi, et le problème, c’est qu’on sait très bien qu’on ne va jamais manger tout ça. Mais on se fait du bien. Le régime est tellement une grosse frustration; on se jette sur tout !
Même si on a mal, si on n’a plus faim, on mange, tellement on a été frustré. Et pour manger encore et encore, on vomit ce qu’on vient d’avaler. C’est à cause de la privation. En un week-end, on peut prendre 4 kg. Il m’est arrivé, juste après la pesée, de manger un fromage de brie presque en entier, puis des tablettes de chocolat et ça, avant d’aller au restaurant. Je ne savais plus me lever, ni marcher, je rampais…

Et le jour de la compétition ?
A partir de ce moment-là, ce qu’on mange, c’est pour la performance; c’est adapté à la performance. Le jour de la compétition, c’est la compétition, il n’y a plus de frustration. On se sent lourde à cause du sucre, du « trop mangé », les muscles sont parfois tétanisés à cause de la mauvaise alimentation ou de la déshydratation.
Par contre, après les jours de compétition, les excès reviennent et on reprend les kilos qu’on a perdus.

En dehors des périodes de compétition, essaies-tu de tenir une hygiène de vie irréprochable, de faire attention à ton poids ?
Non, c’est du « n’importe quoi ». On ne s’alimente pas comme un sportif de haut niveau devrait le faire. Il m’a fallu un an pour retrouver un poids de corps; je n’en avais pas avant. En une semaine, hors période de régime, je variais de 3 kg. En une soirée, j’ai déjà pris 3 kg. J’ai des tailles de vêtements du 36 au 40. On ne fait jamais vraiment attention à notre poids parce qu’on sait qu’on peut perdre 3 kg en une semaine. On ne pense pas à la performance. Avec l’expérience, oui, on fait attention; on apprend à faire un régime sans grande frustration, en allant voir la diététicienne par exemple.

S’imposer un régime draconien avant la compétition te procure t-il la niaque, une motivation supplémentaire lors du combat ? Te dis-tu « Je n’ai pas fait tout ça pour rien » ?
Oui. Tout à fait. On n’aborde pas la compétition de la même manière si on n’a pas fait de régime. Mais ça se voit plus chez les hommes.
Et même quand je ne dois pas faire de régime pour être dans une catégorie de poids, j’ai le même comportement alimentaire après la pesée que si j’avais fait un régime : c’est comme un comportement appris et répété.

Le handball féminin : un handball avec des spécificités… et non des manques !

Informer > Articles > Sport au féminin
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Au lendemain de la très belle victoire de l’équipe de France masculine de handball au championnat du monde en Croatie, les médias se font le relais d’un sport qui peu à peu prend une envergure à la hauteur des exploits de son équipe nationale.
handball_2_Ce troisième titre mondial offre au handball le plus beau palmarès du sport collectif tricolore. Ce sport séduit de plus en plus un public qui ne cesse de s’élargir. Sport spectaculaire, sport de contact, sport aérien, il requiert des qualités athlétiques indéniables et des vertus morales certaines.

Le handball féminin connaît une popularité moindre comme l’atteste son nombre de licencier ou ses retransmissions télévisées. S’il requiert des qualités similaires, il possède néanmoins un certain nombre de spécificités, comme la plupart des pratiques sportives féminines. Le handball masculin diffère du handball féminin, mais l’inverse est vrai, et le handball féminin ne doit pas être appréhendé en terme de manque mais en terme de différences et de spécificités.

« Quand le milieu du hand, plutôt masculin, dit il y a le hand et le hand baballe..Je crois que les handballeurs ne reconnaissent pas la valeur de leur hand. » Christian Liénard, Président de la ligue Nord-Pas de Calais de handball, extrait de la Voix des sports du 26/11/2007.

Quelques spécificités de la pratique féminine :
La proposition de « jouer au plus près » de l’adversaire en préconisant le « un contre un » tant en défense qu’en attaque va à l’encontre de la spécificité féminine. Il est calqué sur la pratique masculine.

  • Même au plus haut niveau, l’espace est moins réduit que dans le jeu masculin, et il ne nécessite pas forcement le « un contre un ».
  • Le rapport au contact amène l’évitement du duel, du rapport à la force.
  • « La faute » a une connotation différente chez les filles.
  • Le jeu s’oriente davantage vers un collectif.
  • La proposition du jeu au plus près de l’adversaire en attaque doit être modulée au profit du jeu en évitement ou en esquive.
  • Un jeu en attaque basé sur le mouvement et les enchaînements d’actions.
  • Un jeu en défense orienté vers la zone.
  • Un jeu défensif basé sur la récupération rapide de balle.

En conclusion :

  1. La joueuse de handball va privilégier la maîtrise de l’activité, du geste, du mouvement plus que la réussite.
  2. Le handball féminin possède des spécificités au niveau du jeu qui diffèrent du handball masculin.

« Un jeu où la feinte prendrait le pas sur la force »
 (« Handball au féminin, le sens d’une évolution », revue Approche du handball, Hors série janvier 2000)

Claire Apiou a menée une expérimentation de 1988 à 1991 sur 110 joueuses, âgées  entre 15 et 17 ans, considérées comme les meilleures de leur génération. Elle effectue une comparaison entre l’élite nationale et les autres joueuses de handball.

    [sws_ui_icon ui_theme= »ui-smoothness » icon= »ui-icon-arrowthick-1-e »] [/sws_ui_icon] L’agressivité dans le duel :

La comparaison entre les joueuses de haut niveau et les joueuses de moindre niveau se situe essentiellement dans leur engagement dans le duel. Il leur a été demandé de répondre sur ce qu’évoque pour elles la notion de duelle.

–      Groupe Elite:

  • 50% des représentations du terme de duel se situent dans la sphère de l’agressivité et de la réactivité.
  • 30% dans la sphère du bien-être et « du désir d’être ».

–      Groupe témoin:

  • 25% dans la sphère de l’agressivité et de la réactivité.
  • 15% dans la sphère du bien-être.

Au plus le niveau d’expertise augmente, au plus l’agressivité dans le duel est ressentie comme positive. Et cette différence s’observe également dans les réponses au mot « battre » auquel 45% du groupe élite réagit par un désir de domination pour seulement 17% dans l’autre groupe.

    [sws_ui_icon ui_theme= »ui-smoothness » icon= »ui-icon-arrow-1-e »] [/sws_ui_icon] « La faute »

–      La faute dans le jeu diffère entre la population masculine et la population féminine.
–      La faute est rejetée ou vécue comme une difficulté:
–      Pour 66% des filles.
–      Contre 42% pour les garçons.

[sws_ui_icon ui_theme= »ui-smoothness » icon= »ui-icon-circle-triangle-e »] [/sws_ui_icon] Pour les filles, la faute à une valeur morale et une connotation négative et dévalorisante.

    [sws_ui_icon ui_theme= »ui-smoothness » icon= »ui-icon-arrow-1-e »] [/sws_ui_icon] Le « surnombre »

Cette situation de surnombre provoque chez les filles, des réactions diverses qui va du rejet au bien-être ; Le rejet parce qu’elle génère une pression importante puisque c’est une situation qui doit générer de la réussite.

« Notre démarche se fondera sur l’affirmation que le développement du handball féminin français passe par la définition d’un jeu plus dynamique adapté à une femme latino-européenne, où seront privilégiés le mouvement, caractérisé par l’enchaînement d’actions et de changements de statuts rapides, la feint, l’évitement et des défenses organisées pour une récupération active de la balle » ( Handball au féminin, le sens d’une évolution, revue Approche du handball, Hors série janvier 2000)

    [sws_ui_icon ui_theme= »ui-smoothness » icon= »ui-icon-arrow-1-e »] [/sws_ui_icon] La gestion des émotions :

Les situations de compétitions génèrent chez les filles un état affectif plus important, à la fois plus intense et plus négatif. Chez l’athlète féminine, la fluctuation de la perception de l’anxiété est plus importante. La différence dans la gestion des émotions a des conséquences :

    • L’éloignement familial lors de compétitions ou de stages peut être vécu de façon douloureux. L’évaluation de la capacité d’autonomie et d’adaptation de la joueuse peut fournir des indices intéressants.
    • La relation aux partenaires est un déterminant du bien-être.
    • La relation à l’entraîneur est prépondérante dans l’investissement de la handballeuse.

[sws_ui_icon ui_theme= »ui-smoothness » icon= »ui-icon-arrow-1-e »] [/sws_ui_icon] L’équipe: une motivation fondamentale dans la pratique du handball féminin

« Je me suis très vite rendu compte qu’il n’y avait pas que le terrain à gérer. Chez les garçons, on vit dans l’instant. Il y a parfois des situations un peu conflictuelles pendant l’entraînement. Mais quand la séance se termine, c’est fini. Or, les filles peuvent se rappeler longtemps ce qui s’est passé auparavant. En cas d’accrochage, mieux vaut régler ça tout de suite avant que ça explose, un mois et demi plus tard! »
Fabrice Courcier, entraîneur de basket féminin de Saint-Amand.

Ces propos de Fabrice Courcier sont similaires aux remarques des entraineurs en charge d’une équipe de handball féminin et montre toute la complexité dans la gestion du collectif.
La relation aux autres, la solidarité, et même les conflits. Ce sont des éléments moteurs dans la pratique du handball féminin.

En conclusion, la pratique du handball féminin diffère de la pratique masculine mais doit être vue en terme de spécificité et non de manque. S’il est évident que les caractéristiques physiques et athlétiques de la femme sont moindres sur certains aspects, la complexité de la psychologie féminine amène certains entraîneurs à parler de sacerdoce…Pour d’autres de véritable bonheur !

Crépin Nathalie et Delerue Florence.