« J’ai des tailles de vêtements qui vont du 36 au 40 » Témoignage anonyme d’une lutteuse de haut niveau

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Une sportive de haut niveau nous explique la relation entre trouble du comportement alimentaire et la pratique de son sport à catégorie de poids : la lutte.

Propos recueillis en juin 2008 par Delerue Florence

sports_braPourquoi as-tu choisi la lutte comme sport?
J’ai commencé la lutte vers l’âge de 7 ans; c’est un sport que des personnes pratiquaient dans ma famille. Et j’aime surtout ce contact physique avec l’adversaire.

Dans quelle catégorie de poids combats-tu habituellement par rapport à ton poids de corps ?
Le plus souvent, je combats dans une catégorie de poids inférieure à 6 ou 7 kilos de mon poids de corps.

Combien de temps avant la compétition sais-tu dans quelle catégorie de poids tu vas combattre ?
Tout dépend de la compétition. Pour les championnats de France, c’est programmé d’avance. Ca dépend également des sélections d’équipe. L’entraîneur choisit les lutteuses qui vont combattre dans telle ou telle catégorie selon leur performance et si une catégorie reste vide, c’est-à-dire sans lutteuse, alors l’entraîneur choisit une lutteuse pour faire partie de cette catégorie. En moyenne, on sait dans quelle catégorie on concourre environ un mois avant la compétition.

Quand commences-tu le régime ?
Avant, je faisais des régimes « catastrophes », ce qui veut dire que je devais encore perdre trois kilos, deux ou trois jours avant la pesée. Maintenant, je m’y prends à l’avance pour perdre ces 6 kilos en moyenne. Plus on est jeune, plus on fait des régimes catastrophes; avec le temps, on apprend à faire attention.

Comment fais-tu pour perdre ces 6 ou 7 kilos peu de temps avant la compétition ?
Je réduis toutes mes quantités. La dernière semaine, je mange un ou deux fruits le midi et le soir, une soupe. Cela m’est déjà arrivé de ne pas manger du tout pendant deux jours avant la pesée et de ne pas boire pendant un jour et demi. Et pour être au poids, je devais mettre ma sudisette et courir dans le sauna. On essaye de repousser la perte de poids au plus tard possible; on attend d’être au pied du mur, et là, c’est catastrophique.

C’est une vraie souffrance à la fois physique et psychologique…
C’est une souffrance terrible. On est dans un autre état. On ne sait plus quand on a faim ou pas. En fait, on a mal au ventre tout le temps. C’est très particulier: on mange à peine, on se pèse; on boit, on se pèse. De janvier à juillet, je perdais 6 kg toutes les deux semaines. J’avais mes règles toutes les deux semaines puis je ne les avais pas pendant un ou deux mois. En plus des problèmes hormonaux, les problèmes physiques comme les blessures sont fréquents voire permanents. On ne s’arrête jamais; on combat avec les blessures. En grandissant, on fait plus attention à notre santé, on prend des compléments alimentaires, des isostars, pour avoir moins de carences.

Comment se passe le moment de la pesée ?
Après la visite médicale, on doit se peser en maillot. On enlève tous les sous-vêtements. On connaît le poids de chaque sous-vêtement et surtout, on s’est pesée avant la pesée officielle; tout est calculé. Mais si, avant la pesée officielle, notre poids est supérieur à celui de la catégorie, on enfile la sudisette et on va courir. Et là, on a besoin des autres.
Une lutteuse a même dû se couper les cheveux pour être au poids parce qu’elle n’arrivait pas à perdre les 200 derniers grammes : c’était le régime de trop.

Justement, y a-t-il une solidarité entre les lutteuses lors de ces régimes ?
Enormément. Chacune motive l’autre, comme dans un sport collectif. On se dit : « tu ne craques pas, je ne craque pas ». On essaye presque d’en faire un jeu. Si une fille souffre, une autre fille qui n’a pas de problème de poids l’emmène courir et la motive.

Quel rôle tient l’entraîneur pendant ces régimes ?
Il est derrière nous psychologiquement. Il nous soutient beaucoup. On en a besoin.

Que se passe t-il après la pesée ?
C’est le « craquage », la « liberté ». C’est la première victoire. C’est le problème des régimes : on pense d’abord au poids et ensuite à la compétition. Et après la pesée, c’est la libération.
Souvent, avant la pesée, on va faire les courses dans un supermarché et là, on se fait plaisir. On achète tout et n’importe quoi, et le problème, c’est qu’on sait très bien qu’on ne va jamais manger tout ça. Mais on se fait du bien. Le régime est tellement une grosse frustration; on se jette sur tout !
Même si on a mal, si on n’a plus faim, on mange, tellement on a été frustré. Et pour manger encore et encore, on vomit ce qu’on vient d’avaler. C’est à cause de la privation. En un week-end, on peut prendre 4 kg. Il m’est arrivé, juste après la pesée, de manger un fromage de brie presque en entier, puis des tablettes de chocolat et ça, avant d’aller au restaurant. Je ne savais plus me lever, ni marcher, je rampais…

Et le jour de la compétition ?
A partir de ce moment-là, ce qu’on mange, c’est pour la performance; c’est adapté à la performance. Le jour de la compétition, c’est la compétition, il n’y a plus de frustration. On se sent lourde à cause du sucre, du « trop mangé », les muscles sont parfois tétanisés à cause de la mauvaise alimentation ou de la déshydratation.
Par contre, après les jours de compétition, les excès reviennent et on reprend les kilos qu’on a perdus.

En dehors des périodes de compétition, essaies-tu de tenir une hygiène de vie irréprochable, de faire attention à ton poids ?
Non, c’est du « n’importe quoi ». On ne s’alimente pas comme un sportif de haut niveau devrait le faire. Il m’a fallu un an pour retrouver un poids de corps; je n’en avais pas avant. En une semaine, hors période de régime, je variais de 3 kg. En une soirée, j’ai déjà pris 3 kg. J’ai des tailles de vêtements du 36 au 40. On ne fait jamais vraiment attention à notre poids parce qu’on sait qu’on peut perdre 3 kg en une semaine. On ne pense pas à la performance. Avec l’expérience, oui, on fait attention; on apprend à faire un régime sans grande frustration, en allant voir la diététicienne par exemple.

S’imposer un régime draconien avant la compétition te procure t-il la niaque, une motivation supplémentaire lors du combat ? Te dis-tu « Je n’ai pas fait tout ça pour rien » ?
Oui. Tout à fait. On n’aborde pas la compétition de la même manière si on n’a pas fait de régime. Mais ça se voit plus chez les hommes.
Et même quand je ne dois pas faire de régime pour être dans une catégorie de poids, j’ai le même comportement alimentaire après la pesée que si j’avais fait un régime : c’est comme un comportement appris et répété.

Le handball féminin : un handball avec des spécificités… et non des manques !

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Au lendemain de la très belle victoire de l’équipe de France masculine de handball au championnat du monde en Croatie, les médias se font le relais d’un sport qui peu à peu prend une envergure à la hauteur des exploits de son équipe nationale.
handball_2_Ce troisième titre mondial offre au handball le plus beau palmarès du sport collectif tricolore. Ce sport séduit de plus en plus un public qui ne cesse de s’élargir. Sport spectaculaire, sport de contact, sport aérien, il requiert des qualités athlétiques indéniables et des vertus morales certaines.

Le handball féminin connaît une popularité moindre comme l’atteste son nombre de licencier ou ses retransmissions télévisées. S’il requiert des qualités similaires, il possède néanmoins un certain nombre de spécificités, comme la plupart des pratiques sportives féminines. Le handball masculin diffère du handball féminin, mais l’inverse est vrai, et le handball féminin ne doit pas être appréhendé en terme de manque mais en terme de différences et de spécificités.

« Quand le milieu du hand, plutôt masculin, dit il y a le hand et le hand baballe..Je crois que les handballeurs ne reconnaissent pas la valeur de leur hand. » Christian Liénard, Président de la ligue Nord-Pas de Calais de handball, extrait de la Voix des sports du 26/11/2007.

Quelques spécificités de la pratique féminine :
La proposition de « jouer au plus près » de l’adversaire en préconisant le « un contre un » tant en défense qu’en attaque va à l’encontre de la spécificité féminine. Il est calqué sur la pratique masculine.

  • Même au plus haut niveau, l’espace est moins réduit que dans le jeu masculin, et il ne nécessite pas forcement le « un contre un ».
  • Le rapport au contact amène l’évitement du duel, du rapport à la force.
  • « La faute » a une connotation différente chez les filles.
  • Le jeu s’oriente davantage vers un collectif.
  • La proposition du jeu au plus près de l’adversaire en attaque doit être modulée au profit du jeu en évitement ou en esquive.
  • Un jeu en attaque basé sur le mouvement et les enchaînements d’actions.
  • Un jeu en défense orienté vers la zone.
  • Un jeu défensif basé sur la récupération rapide de balle.

En conclusion :

  1. La joueuse de handball va privilégier la maîtrise de l’activité, du geste, du mouvement plus que la réussite.
  2. Le handball féminin possède des spécificités au niveau du jeu qui diffèrent du handball masculin.

« Un jeu où la feinte prendrait le pas sur la force »
 (« Handball au féminin, le sens d’une évolution », revue Approche du handball, Hors série janvier 2000)

Claire Apiou a menée une expérimentation de 1988 à 1991 sur 110 joueuses, âgées  entre 15 et 17 ans, considérées comme les meilleures de leur génération. Elle effectue une comparaison entre l’élite nationale et les autres joueuses de handball.

    [sws_ui_icon ui_theme= »ui-smoothness » icon= »ui-icon-arrowthick-1-e »] [/sws_ui_icon] L’agressivité dans le duel :

La comparaison entre les joueuses de haut niveau et les joueuses de moindre niveau se situe essentiellement dans leur engagement dans le duel. Il leur a été demandé de répondre sur ce qu’évoque pour elles la notion de duelle.

–      Groupe Elite:

  • 50% des représentations du terme de duel se situent dans la sphère de l’agressivité et de la réactivité.
  • 30% dans la sphère du bien-être et « du désir d’être ».

–      Groupe témoin:

  • 25% dans la sphère de l’agressivité et de la réactivité.
  • 15% dans la sphère du bien-être.

Au plus le niveau d’expertise augmente, au plus l’agressivité dans le duel est ressentie comme positive. Et cette différence s’observe également dans les réponses au mot « battre » auquel 45% du groupe élite réagit par un désir de domination pour seulement 17% dans l’autre groupe.

    [sws_ui_icon ui_theme= »ui-smoothness » icon= »ui-icon-arrow-1-e »] [/sws_ui_icon] « La faute »

–      La faute dans le jeu diffère entre la population masculine et la population féminine.
–      La faute est rejetée ou vécue comme une difficulté:
–      Pour 66% des filles.
–      Contre 42% pour les garçons.

[sws_ui_icon ui_theme= »ui-smoothness » icon= »ui-icon-circle-triangle-e »] [/sws_ui_icon] Pour les filles, la faute à une valeur morale et une connotation négative et dévalorisante.

    [sws_ui_icon ui_theme= »ui-smoothness » icon= »ui-icon-arrow-1-e »] [/sws_ui_icon] Le « surnombre »

Cette situation de surnombre provoque chez les filles, des réactions diverses qui va du rejet au bien-être ; Le rejet parce qu’elle génère une pression importante puisque c’est une situation qui doit générer de la réussite.

« Notre démarche se fondera sur l’affirmation que le développement du handball féminin français passe par la définition d’un jeu plus dynamique adapté à une femme latino-européenne, où seront privilégiés le mouvement, caractérisé par l’enchaînement d’actions et de changements de statuts rapides, la feint, l’évitement et des défenses organisées pour une récupération active de la balle » ( Handball au féminin, le sens d’une évolution, revue Approche du handball, Hors série janvier 2000)

    [sws_ui_icon ui_theme= »ui-smoothness » icon= »ui-icon-arrow-1-e »] [/sws_ui_icon] La gestion des émotions :

Les situations de compétitions génèrent chez les filles un état affectif plus important, à la fois plus intense et plus négatif. Chez l’athlète féminine, la fluctuation de la perception de l’anxiété est plus importante. La différence dans la gestion des émotions a des conséquences :

    • L’éloignement familial lors de compétitions ou de stages peut être vécu de façon douloureux. L’évaluation de la capacité d’autonomie et d’adaptation de la joueuse peut fournir des indices intéressants.
    • La relation aux partenaires est un déterminant du bien-être.
    • La relation à l’entraîneur est prépondérante dans l’investissement de la handballeuse.

[sws_ui_icon ui_theme= »ui-smoothness » icon= »ui-icon-arrow-1-e »] [/sws_ui_icon] L’équipe: une motivation fondamentale dans la pratique du handball féminin

« Je me suis très vite rendu compte qu’il n’y avait pas que le terrain à gérer. Chez les garçons, on vit dans l’instant. Il y a parfois des situations un peu conflictuelles pendant l’entraînement. Mais quand la séance se termine, c’est fini. Or, les filles peuvent se rappeler longtemps ce qui s’est passé auparavant. En cas d’accrochage, mieux vaut régler ça tout de suite avant que ça explose, un mois et demi plus tard! »
Fabrice Courcier, entraîneur de basket féminin de Saint-Amand.

Ces propos de Fabrice Courcier sont similaires aux remarques des entraineurs en charge d’une équipe de handball féminin et montre toute la complexité dans la gestion du collectif.
La relation aux autres, la solidarité, et même les conflits. Ce sont des éléments moteurs dans la pratique du handball féminin.

En conclusion, la pratique du handball féminin diffère de la pratique masculine mais doit être vue en terme de spécificité et non de manque. S’il est évident que les caractéristiques physiques et athlétiques de la femme sont moindres sur certains aspects, la complexité de la psychologie féminine amène certains entraîneurs à parler de sacerdoce…Pour d’autres de véritable bonheur !

Crépin Nathalie et Delerue Florence.

Le sport au féminin : un autre sport ?

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Le sport féminin connaît une popularité moindre que leur congénère masculin dans la plupart des pratiques sportives. Il est souvent perçu comme moins spectaculaire, moins rapide, moins technique, moins athlétique…
Bref, il est perçu en terme de manque par rapport à la pratique masculine !

Et pourtant, certains s’érigent en faux contre ces représentations qui viennent entacher le sport au féminin.

 « Les femmes offrent surtout un autre style au jeu ou à la technique, en un mot, elles les féminisent » Catherine LOUVEAU, « Sport, Action et Société: la part des femmes »     

«  Le jeu s’empreint de psychologie féminine. C’est un sport en soi qui est seulement plus lent mais aussi plus technique, plus esthétique, plus visuel que celui des hommes » « A propos du sport féminin », La Croix, du 6/2/87
Ces différences sont d’abord liées à des représentations et stéréotypes sur la différence entre les sexes.
Schématiquement, ces stéréotypes sur la différence des sexes sont :

  • les filles sont plus sociales que les garçons.
  • Les filles ont une plus faible estime de soi que les garçons.
  • Les filles ont un niveau d’aptitude verbale plus élevée que les garçons.
  • Les garçons sont plus agressifs que les filles.
  • Les garçons ont plus d’aptitude visuo-spatiale que les filles.
  • Les garçons ont plus d’aptitude aux mathématiques que les filles.
  • Les filles ont moins de motivation que les garçons.

L’étude de Maccoby et Jacklin en 1974 porte sur plus de 2000 articles et montrent une différence entre les sexes dans seulement quatre domaines :

  • L’aptitude aux mathématiques.
  • L’aptitude visuo-spatiale.
  • L’aptitude verbale.
  • Et la disposition à l’agressivité.

Il y a donc plus de recoupements et de similitudes entre les sexes que de différences et ces différences sont essentiellement d’ordre culturel.

Des différences culturelles très précoces :

  • Dès l’acquisition de la marche, les garçons sont incités à explorer leur environnement et à faire des activités physiques, alors que les filles sont essentiellement protégées de l’environnement.

  • Les consignes ou messages fréquemment transmis aux filles:

–      Ne joue pas brutalement et fais attention à ne pas te faire mal.
–      Ne salis pas tes vêtements.
–      Ne t’éloigne pas trop de la maison.

  • La réussite chez la fille est attribuée à son travail et son sérieux.
  • La réussite chez le garçon est attribuée  à ses aptitudes.

Les représentations sociales de l’activité sportive.
Une étude de Eccles (1983) sur 3000 adolescents et effectuée sur 3 ans, porte sur le choix de l’activité sportive en fonction du genre.

Chez les filles :

  • Dès les premières années scolaires, les filles évaluent leur aptitude athlétique générale de façon plus négative que les garçons.
  • Elles se croient moins aptes à réussir en sport qu’à l’école.
  • Elles considèrent le sport comme moins important que les autres activités.

Chez les garçons :

  • Ils jugent que le sport est d’une importance égale voir supérieure aux autres activités scolaires.
  • Ils s’identifient très tôt à des sportifs de haut niveau.
  • Ils expriment une facilité plus importante à réussir dans le sport plutôt que dans d’autres activités.

Ces différences sont le résultat de la façon dont les parents, l’école, les stéréotypes relatifs aux rôles associés au sexe influencent les valeurs et les attentes. Les parents dans ce processus jouent un rôle prépondérant.
Les représentations parentales de l’activité sportive.

  • Les parents estiment le talent sportif de leur fille moins important que celui de leur fils, et ceci dès la maternelle.
  • Les parents orientent davantage leur fils que leur fille vers des activités sportives.
  • Les enseignants et éducateurs sportifs jugent les garçons plus compétents en sport que les filles.

Perception de l’athlète féminine: Ambivalence entre le concept de féminité et la compétition.

  • Le sport de compétition est associé aux images de force, de puissance, de rudesse, d’agressivité, de réussite.
  • La perception de la féminité est à l’opposée de ces images.

Les sports les moins acceptables pour les femmes sont les sports où il y a une tentative « de dominer physiquement un adversaire par le contact physique » (Metheny)

Sports à représentativité masculine :

  • Ce sont donc des sports comme la boxe, le rugby, la lutte, le football..
  • Mais le handball véhicule également cette image en tant que sport de contact.
  • D’autant plus que les athlètes féminines qui participent à des sports collectifs, jouissent d’un statut significativement moindre auprès de leurs pairs (garçons et filles) que les filles qui s’adonnent à des sports individuels.

Représentativité féminine dans le sport de haut niveau (Issue des assises nationales sur « femmes et sport », 1999) 

  • Les épreuves: 40% des épreuves olympiques ou de haut niveau sont féminines.
  • Nombres de sportives de haut niveau et les aides accordées: 30% sont des femmes, 30% de la délégation olympique (tous pays confondus) sont des femmes, 30% des aides pour le sport de haut niveau sont pour les femmes.
  • Encadrement: 14% de l’encadrement technique et 8% des juges et arbitres de haut niveau sont des femmes.

Différences hommes/femmes dans leurs rapports à la compétition
Chez les femmes :

  • La maîtrise de la tâche est la motivation principale. La victoire est une motivation moindre.
  • La notion de contact est différente.
  • Elles estiment leurs compétences de façon réaliste.

« Elles se font mieux à l’idée qu’il puisse exister des joueuses plus fortes. C’est donc plus facile de faire accepter un rôle moins en lumière à l’une ou l’autre, alors que les garçons préfèrent tous être en première page des magazines! »

Fabrice Courcier, entraîneur des basketteuses de Saint-Amand et ancien entraineur de l’équipe masculine de Tourcoing et de Gravelines, extrait de l’article paru dans la voix des sports du 19/11/2007, Sport au féminin: Entraîner une équipe de filles: cauchemar ou sacerdoce?

  • Le niveau d’anxiété est plus élevé chez les femmes que chez les hommes.
  • Elles recherchent davantage un leadership de type démocratique.

« De temps en temps, on serait tenté de penser que la solution passe par la dureté du langage. Ca peut donc arriver, mais je ne suis pas certain que ce soit efficace avec un groupe féminin. Il vaut mieux faire comprendre les choses de manière souple.»
Fabrice Courcier.

  • Le besoin de valorisation et de confiance en soi est un facteur de performance.
  • La relation duelle à l’entraîneur est privilégiée.
  • Le partage émotionnel, l’affectif, le plaisir, sont des paramètres de bien être au sein de l’équipe.

« Il faut que chacune puisse prendre du plaisir dans son rôle. Je veille donc à placer chaque fille sur le même pied d’égalité. Parce qu’une équipe féminine vit très mal le manque d’équité. C’est ce genre de petit détail qui peut vous faire partir sur une bonne saison… ou une mauvaise…»

  • La cohésion de l’équipe est un paramètre essentiel de la performance.

Différences hommes/femmes dans leurs rapports à la compétition et à la motivation

  • Les hommes ont un niveau plus élevé de compétitivité et d’orientation vers la victoire que les femmes, et les femmes sont plus que les hommes, dans la recherche d’atteinte d’objectifs personnels.
  • Les hommes participent plus que les femmes à des sports de compétition.

Propos D’Emmanuel Lorette, entraîneur de l’équipe féminine de Rugby de Villeneuve d’Ascq (propos recueillis dans la Voix des Sports, 19/11/2007)

« Moi, j’aime leur attention, leur réactivité, cette faculté d’assimiler plusieurs choses à la fois et plus vite. Mais comme ce sont des pipelettes, elles oublient parfois un peu vite ce qu’on a travaillé! J’aime aussi leur nécessité de comprendre tout ce qu’on fait. On ne retrouve pas ça chez les garçons. Ca ne laisse pas de place à l’improvisation, c’est un moteur pour moi. »

Entraîner une équipe féminine : des différences notoires à maîtriser sous peine d’implosion !

« Je me suis très vite rendu compte qu’il n’y avait pas que le terrain à gérer. Chez les garçons, on vit dans l’instant. Il y a parfois des situations un peu conflictuelles pendant l’entraînement. Mais quand la séance se termine, c’est fini. Or, les filles peuvent se rappeler longtemps ce qui s’est passé auparavant. En cas d’accrochage, mieux vaut régler ça tout de suite avant que ça explose, un mois et demis plus tard! » Fabrice Courcier, entraîneur de basket féminin de Saint-Amand.

 « On analyse tout, tout le temps, pour voir comment faire le mieux possible. Notre entraîneur doit toujours modifier ses exercices parce que à chaque fois, on discute.» Alexandra Pertus, joueuse de rugby à Villeneuve d’Ascq (D1, Elite).

« Sinon, le grand travers des filles, c’est le ‘oui, mais’. Quand l’entraîneur nous dit quelque chose, il ya toujours une fille pour lui répondre ‘oui, mais’..C’est typiquement féminin et ça nous fait perdre du temps » Olivia Rooyackers, basketteuse dans différents clubs professionnels.